Clyde Vanilla, c’est un peu comme si tu commandais une glace au parfum vanille, et qu’au premier coup de cuillère, tu réalises que, même si c’est agréable, il manque quelque chose pour vraiment te faire vibrer les papilles. Diffusée sur YouTube, cette série animée a un concept original, une esthétique colorée, et des personnages plutôt sympathiques, mais elle n’arrive jamais à décoller assez haut pour vraiment laisser une empreinte mémorable. C’est comme un dessert bien présenté, mais dont tu te dis, en le terminant : "C’était bien, mais il manquait un petit truc."
L’intrigue suit Clyde Vanilla, un jeune manager de concerts avec une tête pleine de rêves, mais un carnet de commandes un peu trop vide. Dans cet univers un peu fou où la musique est un mode de vie à part entière, Clyde cherche à se faire une place, jonglant entre des artistes excentriques, des agents un peu barrés, et des situations aussi farfelues que déconcertantes. Dit comme ça, ça semble être une promesse de gags hilarants et de moments décalés… mais la série ne parvient pas toujours à tenir cette promesse.
Le premier point positif, c’est que visuellement, Clyde Vanilla fait le job. Les animations sont dynamiques, les couleurs éclatent à l’écran, et l’esthétique générale a un petit côté pop-art qui accroche l’œil. On sent que les créateurs se sont bien amusés à concevoir cet univers bariolé où tout semble possible. C’est un peu comme si Clyde Vanilla avait été trempé dans une palette de couleurs et secoué jusqu’à en devenir psychédélique. Les personnages ont des designs uniques, et l’animation elle-même est fluide et plaisante à regarder.
Mais là où Clyde Vanilla pêche, c’est au niveau du scénario. L’humour est parfois trop aléatoire, avec des gags qui se perdent dans des références ou des situations tellement absurdes qu’elles manquent leur cible. On s’attend à être emporté dans une spirale de fous rires et de situations rocambolesques, mais beaucoup des blagues tombent à plat, comme un soufflé qui retombe avant même d’être servi. L’écriture manque de punch, et souvent, tu te retrouves à regarder l’écran en te demandant : "Ok, mais où est le vrai moment drôle ?" C’est comme si la série voulait te surprendre, mais sans réussir à faire décoller vraiment son humour au-dessus du lot.
Clyde lui-même, bien qu’attachant dans son enthousiasme et sa détermination à réussir, manque un peu de profondeur. On voit rapidement son côté rêveur et naïf, mais au bout de quelques épisodes, tu te rends compte que son personnage tourne un peu en rond. Ses déboires professionnels sont certes amusants au début, mais ils finissent par devenir répétitifs. On aurait aimé plus de développement, des situations un peu plus surprenantes, et surtout, des moments qui apportent une vraie évolution à son personnage. Au lieu de ça, on a parfois l’impression que chaque épisode est une nouvelle variation d’un gag déjà vu.
Les personnages secondaires sont eux aussi un peu inégaux. Certains apportent de la fraîcheur et des moments drôles, mais d’autres semblent tout droit sortis d’un manuel des clichés comiques. Entre le rockeur blasé, l’artiste incompris, et l’assistant hyperactif, on a droit à des personnages qui pourraient être beaucoup plus drôles avec un peu plus de subtilité dans l’écriture. Le potentiel est là, mais il n’est pas toujours exploité à fond, ce qui laisse un arrière-goût de "presque mais pas tout à fait".
Là où la série aurait pu briller, c’est dans sa manière de parodier l’industrie de la musique et ses travers. Il y a quelques tentatives dans ce sens, avec des situations qui tournent en dérision les caprices des stars ou les absurdités du show-business, mais ça reste trop en surface. On aurait aimé des critiques plus acides, des situations plus corrosives, pour vraiment rire de cette industrie si souvent prête à se prendre trop au sérieux. Mais ici, Clyde Vanilla choisit de rester dans un registre plutôt gentillet, où tout semble se résoudre avec un sourire et une pirouette.
Au final, Clyde Vanilla est une série qui se regarde sans déplaisir, mais qui manque cruellement de moments forts pour vraiment se démarquer dans l’océan de contenus disponibles sur YouTube. C’est un peu comme un en-cas sucré : ça passe bien, ça se consomme facilement, mais une heure après, tu as déjà oublié le goût. Si tu cherches quelque chose de léger et de coloré, Clyde Vanilla fera l’affaire, mais si tu espérais une série qui te ferait éclater de rire ou réfléchir sur la folie du monde de la musique, tu risques de rester un peu sur ta faim, comme si tu attendais encore ce petit supplément de saveur qui aurait pu faire toute la différence.