Créé en 1978 par le mangaka Buichi Terasawa, le personnage de Cobra, inspiré par le comédien français Jean-Paul Belmondo, aura l'air de rien servit de modèle à de nombreux autres anti-héros, sa ténacité se retrouvant chez le futur Spike Spiegel de Cowboy Bebop tandis que son amour immodéré pour les jolies filles ne peut que rappeler celui de Ryo Saeba de City Hunter.
S'inspirant librement de l'univers de Philip K. Dick, le manga d'origine aura donné naissance à un long-métrage en 1982, puis à une série animée diffusée pour la première fois sur Fuji TV de 1982 à 1983, avant de faire le bonheur des abonnés de Canal +. Bien qu'accusant forcément quelques rides, le show demeure toujours aussi fun plus de trente ans après sa création.
Confiée à Osamu Dezaki, la série reste d'une efficacité redoutable, et ne faiblit que rarement tout le long de ses trente et un épisodes. Peut-être pourra-t-on lui reprocher un ventre mou à mi-parcours, mais le programme parvient toujours à redresser la barre à temps, grâce en premier lieu au charisme de son personnage principal, aussi charmeur que courageux, qui bénéficie d'ailleurs de l'excellent doublage de Nachi Nozawa.
Naviguant sans cesse entre humour et ambiance plus sombre, Cobra est un superbe hommage aux pulps d'antan, un croisement grisant entre John Carter et James Bond. Un univers fascinant fait de pistolets-lasers, de méchants patibulaires et de femmes à la beauté fatale aussi fortes que des amazones. Formellement somptueux malgré une animation un brin datée, mis en scène avec rythme et imagination, Cobra reste encore aujourd'hui cet irrésistible appel à l'aventure qu'il a toujours été et qu'il restera toujours.