Il m'en a fallu, du temps, pour commencer à écrire ma critique. Depuis que j'ai vu ce drama, il monte et remonte dans mon estime à chaque fois que j'y pense (mais c'est pas tous les jours) et aujourdhui, je viens de lui mettre 10. Allez, je me lance !
De quoi ça parle ? Go Eun Chan, garçon manqué se fait engager par Choi Han Kyul pour se faire passer pour son petit ami et ainsi éviter un mariage d'intérêt dans lequel sa grand-mère souhaiterait qu'il s'engage. Le petit coco tient à son indépendance, et pense que ce faire passer pour gay coupera l'envie de toutes les jeunes héritières du quartier. Certes, ça marche, mais mamie ne laisse pas tomber si facilement : puisqu'Han Kyul ne fait rien de sa vie, il devra désormais reprendre un business à l'abandon et le remettre à flot en trois mois (trois miaw ?). Ce business, c'est un Café (d'où Coffee Prince, si si), et Han Kyul décide que tous les employés seront des hommes (les "Princes" de "Coffee Prince"). Alors bien sûr, il pense à Eun Chan qu'il prend pour un garçon, et la poulette, en manque d'argent, dit oui, et ne lui révèle pas sa véritable nature. Et voilà que commence le mensonge autour duquel tournera tout le drame de la série lorsque les deux zoulous commencent à se sentir attirés.
A cela s'ajoutent Choi Han Sung, cousin de l'autre, qui devient vite ami (et plus et affinités) de la charmante Eun Chan sans jamais douter de son sexe (ce qui est nettement plus facile) et son ex-petite amie de longue Han Yoo Joo, qui cherche à se faire pardonner d'être partie et recommencer leur histoire. Pour compléter la boucle, Han Kyul est depuis toujours amoureux de Yoo Joo (donc de la petite amie de son cousin) et malgré la non-réciprocité de cet amour, reste toujours très proche d'elle etc.
Donc ça c'est pour l'histoire de départ, donc à peu près le premier épisode. C'est pas très folichon folichon, et ça paraît pas voler très haut. Il serait pourtant dommage de s'arrêter à l'intrigue, qui d'ailleurs s'étoffe vite, et de ne pas fair l'impasse sur Coffee Prince qui vaut bel et bien le détour. Je vais essayer de vous expliquer pourquoi.
Tout d'abord, il est extrêmement bien joué. Yoon Eun Hye (Go Eun Chan) est tout à fait juste en garçon manqué forcée de travailler toute la journée pour assurer la survie de sa mère dépensière et jeune soeur en pleine crise d'adolescence : Gong Yoo (Choi Han Kyul) lui est absolument charmant en riche héritier glandu mais prêt à se mettre à travailler pour faire plaisir à sa grand-mère chérie. Quand à Lee Sun Gyun (Choi Han Sung) et Chae Jung Ahn (Han Yoo Joo), ils sont tous les deux très bien en amoureux blessé mais toujours amoureux et artiste égocentrique et rongée de remords.
Entre tout ce petit monde, ça fait des étincelles. Ca hésite un peu mais on devine vite les couples qui vont se chercher et se torturer pendant les 17 épisodes. Et comment ne pas les aimer ? Autant les drames matrimoniaux d'Han Sung et Yoo Joo nous fatiguent autant qu'eux, les débuts d'Eun Chan et Han Kyul ne peuvent que nous réjouir. Comment de pas sourire devant leur mignonitude ? Comment ne pas s'apitoyer sur la situation apparemment sans espoir d'Eun Chan, incapable d'avouer à l'homme qu'elle aime que non non non, en fait elle est pas un garçon mais bien une jeune fille, donc ils peuvent aller faire des chocapic à deux ? Comment ne pas se sentir désespérée avec elle alors qu'elle s'enferme dans son mensonge, pour le bien de sa famille ? Comment ne pas fondre devant l'amour grandissant d'Han Kyul, et sa perplexitude devant ce qu'il pense être une homosexualité nouvelle ? Comment ne pas vouloir le consoler alors qu'il se bat tant qu'il peut pour reprendre pied dans cette mer de sentiments nouveaux tous les jours plus forts ? Vraiment vraiment, comment rester de marbre devant ces deux tourtereaux, leurs sourires timides, leurs yeux humides ? Ah non, non, j'en suis bien incapable.
En s'appuyant sur la recette de base des dramas (Riche héritier + jeune fille pauvre et bosseuse), Coffee Prince s'en écarte vite pour s'approfondir sur des réflexions plus intéressantes. J'vais pas mentir en disant que c'est un drame psychologique intense, mais ça a la qualité de nous donner un aperçu sur la perception de l'homosexualité en Corée, plutôt intéressant.
Jonglant entre humour et émotions, l'histoire zigzague entre moments de plénitude et grande déceptions, amour et haine, situations farfelues et extrême justesse, Coffee Prince charme. Alors oui, on peut reprocher la platitude des histoires secondaires sans grand intérêt, regretter les discours longs et répétés, mais on s'en fiche un peu de ces défauts, au final. On s'attache vite à ces têtes de mule, et on se laisse fondre devant tant de beaux sentiments.
Adorable, drôle, mignon tout plein sans être dépourvu d'intelligence, The First Shop of Coffee Prince est un drama qui me donne envie d'en découvrir d'autres.