Disponible depuis quelques jours, cette nouvelle série originale Netflix, au thème pas vraiment novateur, nous fait découvrir les aventures de Dion et de sa mère qui vont devoir, ensemble, faire face aux super-pouvoirs naissants du petit garçon.
En effet, le concept de la mère célibataire qui élève un jeune héros n’est pas foncièrement nouveau. Peter Parker a été élevé par sa tante veuve. Et d’une certaine façon, les X-Men dans The Gifted ou encore Runaways avec les aventures des ados et de leurs parents, ou même Misfits avec des ados et leurs TIG sans parents le sont aussi. Des séries somme toute très moyennes me diriez-vous, mais où l’éducation des héros et les parcours d’apprentissage de leurs nouvelles capacités sont un peu similaires.
Mais la vraie raison de sortir cette adaptation d’un comic oublié de Dennis Liu, c’est surtout la perte des droits Marvel par Netflix au profit de Disney+. Du coup, cela a permis de voir le jour à la très réussie Umbrella Academy, qui va revenir en 2020 avec sa S02. Et aujourd’hui à Raising Dion, avec un titre français encore pire que le film Une journée en enfer ; Comment élever un super-héros.
Série d’action ?
Là, nous avons un jeune garçon de 8 ans qui découvre un matin ses capacités en déplaçant ses céréales. La pesante présence de sa mère Nicole, qui est bien décidée à aider et protéger son fils de tout et de tout le monde. Le geek dans le fauteuil est également là, Pat, meilleur ami du défunt père. Et comme on s’en doute au bout de quelques minutes seulement, les super-pouvoirs du fils proviennent naturellement de son père, et d’ailleurs pas si défunt que ça le père.
La société BIONA, pour qui travaillait Mark, le père de Dion, et pour qui travaille toujours Pat, est évidement là en embuscade et pas tout à fait innocente dans l’histoire. Le méchant est une sorte de tornade-orage-géante en forme d’éclairs dans laquelle Dion et sa mère on vu apparaitre le fantôme de Mark, revenu les mettre en garde contre cette vilaine météo. Voilà, la trame est posée !
Presque au niveau
La bande-son assez « black » et le fait que la mère soit une ancienne danseuse, qui revient doucement sur son activité délaissée, est une jolie ponctuation et apporte une certaine légèreté et fraicheur au récit.
Pourtant créé par Carol Barbee, productrice sur de nombreuses séries à succès, nous étions en droit d’attendre du très bon. Or, le côté spectaculaire de UnREAL, Falling Skies et Hawaii 5-0 ou le côté familial et social de Touch, ne sont pas représentés dans cette adaptation comme il le faudrait. Pourtant les difficultés d’être noir en Amérique, handicapé dans un collège ou enfant avec un seul parent, sont pourtant des thèmes bien abordés et traités avec honnêteté sans en faire trop. Les rebondissements de la série sont nombreux, on ne s’ennuie pas et l’histoire, au final assez simpliste, est relativement bien écrite et offre une lisibilité assez étonnante.
Mais voilà, on devine presque tout avant que ça arrive. Qui est le vrai méchant, qui va les aider, le père est-il vraiment mort … ? Ajoutez à cela l’horrible doublage de Dion en français et vous obtenez une série difficile à regarder dans son intégralité. Si vous n’avez rien contre la VOSTF, il est nettement préférable de la regarder dans la langue de Shakespeare plus que celle de Molière. D’ailleurs au passage, pourquoi doubler un enfant par un femme qui a trop fumé et non simplement par un enfant ? Expliquez moi ça comme si j’avais 4 ans.
Zappez !
La cible avouée de cette série n’est pas le consommateur de super-héros type Marvel/DC, c’est une cible familiale large. Et à la vue de la bande-annonce, on peut douter que Netflix le sache. Le thème n’est pas en adéquation avec le public visé. Je ne serais pas étonné que la S02 de Raising Dion ne voit jamais le jour.
Le budget ne semble pas énorme, mais les effets spéciaux n’en souffrent pas. Le principal problème reste encore une fois l’histoire et surtout sa fin. Le combat final offre un spectacle absolument risible. Les pouvoirs de Dion ne sont pas assez puissants contre le monstre d’orage, mais heureusement, sa mère a trouvé une tige en ferraille pour le vaincre. Ri-Di-Cule ! Décidément, les productions Netflix de cette rentrée sont en dents de scie. N’hésitez pas à faire « next » !