Adapté de romans d'Andrea Camilleri, cette série narre les enquêtes du commissaire Salvo Montalbano, à la tête de la police de Vigata, petit village sicilien. Fort caractère, gourmand de bonne bouffe italienne, séducteur, il est secondé par Mimi : un Don Juan presque nymphomane trompant régulièrement son épouse - un personnage assez agaçant de superficialité tant il décrit les femmes qu'il croise ou rencontre comme des morceaux de viande ; Fazio, jeune inspecteur fidèle est le premier à subir les humeurs du patron et Catarella qui est le secrétaire du commissariat incarnant l'humour italien avec ses gimmicks : son débit rapide, ses phrases "en personne, personnellement" et la fameuse porte qui coince du bureau du commissaire : un perso dont on se lasse vite et qu'on devra supporter pendant les 37 épisodes, pas arrangé en vf par des voix horripilantes (surtout la deuxième).
Ces personnages que l'on voit ostensiblement vieillir durant les 22 ans que fut tourné la série sont indispensables - et on note la remarquable stabilité du casting.
Un autre perso est Livia, la quasi éternelle amante de Montalbano, qui par contre, elle changera de tête à plusieurs reprises - je préfère la première (Katharina Böhm).
Côté intrigue, on est dans le petit village traditionnel où il se passe des crimes atroces - ce qui n'est pas sans faire penser à un "Inspecteur Barnaby" par exemple - et entrainant souvent sur des terrains scabreux : à commencer l'inceste qui y est abordé plusieurs fois. C'est souvent en toute fin, lorsque Montalbano nous révèle tous les éléments, les révélations que l'on comprends l'imagination pointue de son auteur. Toutefois, Italie oblige, la série évoque la Mafia, ce qui peut en être très agaçant et fait genre "tout les crimes sont liés à la Mafia"...
Le casting est impeccable et chaque acteur semble tailler pour son rôle : Luca Zingaretti est un acteur solide, charismatique mais surtout son perso séduit au moins une femme par épisode - en dépit de sa liaison à distance avec Livia - c'est un vrai festival de beautés.
On le sait : l'Italie est un pays de belles femmes (Sophia Loren, Gina Lollobrigada pour ne citer qu'elles) et la série en fait voir : souvent des brunes à forte poitrine à décolleté voire complètement nues (sauf dans les derniers épisodes où Rai a voulu peut être adopter une image de chaîne plus "prude") : de quoi se rincer l'œil et rester éveiller devant des épisodes parfois très lents et surtout longs (la moyenne est 1 h 45 !).
Dernier point : j'ai vu la série en version française (comme la diffusait Fr3) : entre les saisons sept et huit sans savoir pourquoi Tout le casting vocal change, ce qui est déstabilisant.
Le timbre du regretté Patrick Béthune collait très bien au caractère fougueux du commissaire et devant laisser sa place au bon Pascal Germain mais qui rend le personnage irritant.
En résumé, "Commissaire Montalbano" est une série très sympathique pour ses décors de Sicile et nous offrant un regard mélancolique sur l'Italie, portée par de belles bandes-originales, et les intrigues joliment tortueuses, quoi que parfois répétitives, dont je conseille de voir un ou deux épisodes de temps à autre, car les persos peuvent très vite lasser.