Le film se suit pour Belmondo, qui en est à ses premiers films de cascades, il avait alors 35 ans et le voir escalader un immeuble, se glisser en dessous un wagon ou comme dans le final rester suspendu à une fausse statut de la Liberté : on admire le bonhomme et évidemment Oury a écrit des répliques rien que pour lui, des bonnes punchlines ; pour Bourvil dans son rôle assez habituel de benêt victime de son complice qui se révolte parfois mais n’est pas si stupide que cela : voir ces deux visages familiers ensemble est vraiment appréciable.
L’autre parti du casting est David Niven qui parle aussi bien français qu’anglais (le film est sous-titré dans ses scènes), avec son élégance habituel et Eli Wallach qui est américain dans un rôle fabuleusement taré de parrain italien. Durant une heure cinquante qui se suit assez bien même si je me demandais comment cette histoire allait finir.
Pour Oury qui a aussi écrit le scénario, pratiquement chaque scène est l’occasion de placer un gag, souvent amusant d’ailleurs ou une cascade impressionnante.
Le moment du train est vraiment impressionnant, les séquences de nuits sont très belles et on ne peut qu’admirer les risques pris par Belmondo, Bourvil et Niven.
C’est un film que j’ai apprécié découvrir même si je me sentais pas vraiment concerné, l’ensemble est vraiment bon enfant, il n’y a aucun mort, même pas de blessé, les personnages sont tous roublards, un peu excessifs parfois. Les décors sont très variés, donc c’est vraiment pas mal.
Et Oury filme l’ensemble avec une très grande élégance, cadrant sobrement les personnages et exactement où il faut tout en mettant sa caméra parfois à des endroits pas faciles, comme sous un wagon. Même si je n’ai pas vécu à l’époque du film, c’était quand même nostalgique de se plonger à la fin de ces années soixante qui semblent si pleines de liberté.