Community
7.7
Community

Série NBC, Yahoo! Screen (2009)

Voir la série

Quand la fac est plus weird que ton groupe d’étude

Community, c’est un peu comme si tu entrais dans une salle de classe où chaque cours est une explosion de créativité, d’humour décalé et de références culturelles improbables, le tout orchestré par un groupe d’étudiants aussi dysfonctionnel que génial. Si tu pensais que la fac de Greendale allait être un simple établissement éducatif, détrompe-toi : ici, c’est une zone de guerre où les batailles de paintball sont plus sérieuses que les examens de fin d’année, et où chaque épisode peut basculer dans un genre totalement différent. Prépare-toi à un chaos orchestré avec brio.


La série suit Jeff Winger (Joel McHale), un avocat à l’ego surdimensionné forcé de retourner à la fac après que son diplôme ait été invalidé. Mais plutôt que de se focaliser uniquement sur son parcours de rédemption académique, Community se concentre sur la dynamique d’un groupe d’étude des plus bizarroïdes qu’il rejoint par accident. Chaque membre du groupe est une caricature hilarante des étudiants que tu n’aurais jamais voulu côtoyer dans une vraie fac… mais que tu adores voir évoluer à Greendale.


On retrouve Britta (l’activiste rebelle un peu perdue), Annie (la nerd perfectionniste avec un passé inattendu), Troy (l’ex-sportif au cœur tendre), Abed (le génie de la culture pop dont la réalité se mêle constamment à la fiction), Shirley (la mère bienveillante mais un peu moralisatrice) et Pierce (le vieux magnat de l’humour douteux). Ensemble, ils forment un groupe aussi hétéroclite que brillant, où chaque interaction est un prétexte à des dialogues ciselés, des situations absurdes, et des crises existentielles en pleine bataille de forteresses en couvertures. Leurs personnalités excentriques se complètent à merveille, et la magie de Community repose sur cette dynamique en constante évolution.


Ce qui distingue Community des autres sitcoms, c’est son utilisation déjantée des références culturelles et des formats narratifs. À Greendale, un simple cours de biologie peut se transformer en un western spaghetti, une guerre de paintball peut devenir un hommage à Die Hard, et un épisode entier peut être une parodie de Dungeons & Dragons ou un film d’action épique. La série brise constamment le quatrième mur, s’amuse avec les clichés télévisuels, et te balance des méta-références comme des bonbons à Halloween. Abed, avec son obsession pour la pop culture, est souvent le chef d’orchestre de cette folie auto-référentielle, et c’est à travers ses yeux que Community transcende le genre de la simple comédie universitaire pour devenir une œuvre à part.


Dan Harmon, le créateur de la série, a réussi à transformer chaque épisode en un laboratoire de la créativité. La série n’a jamais peur de prendre des risques, que ce soit en expérimentant avec le format (comme l’épisode entièrement en animation stop-motion façon Rudolph, le petit renne au nez rouge) ou en abordant des thèmes profonds cachés sous des couches d’humour absurde. La série réussit à te faire réfléchir sur l’amitié, l’identité, et même la nature de la narration, tout en te faisant éclater de rire avec des répliques qui pourraient aussi bien sortir d’un manuel de répliques cultes pour nerds.


Les personnages secondaires et les professeurs ajoutent également une couche supplémentaire de folie à Greendale. Le doyen Pelton (Jim Rash), avec ses costumes extravagants et ses fixations étranges sur Jeff, est un highlight à lui tout seul. Son besoin constant de transformer la fac en une zone thématique (Jour du trampoline ! Semaine du sexe !) apporte des situations encore plus délirantes. Chaque personnage, qu’il soit central ou périphérique, semble être sorti d’une réalité alternative où les règles de la logique n’ont pas cours, et c’est précisément ce qui rend Greendale si fascinante à explorer.


Visuellement, Community est souvent simple, mais cela permet aux moments où la série bascule dans des hommages cinématographiques ou des épisodes spéciaux de vraiment briller. Que ce soit lors des batailles épiques de paintball tournées comme des blockbusters, ou les épisodes en stop-motion et en jeux vidéo rétro, la série maîtrise parfaitement ses sauts stylistiques, te surprenant à chaque fois avec un nouveau format inattendu.


Mais Community n’est pas sans ses moments d’émotion. Sous la surface des blagues et des références, la série aborde les thèmes de la solitude, de la recherche de soi et des liens improbables qui se forment dans des endroits inattendus. Chaque personnage est plus profond qu’il n’y paraît, et au fur et à mesure des saisons, tu t’attaches à ce groupe qui, malgré toutes ses différences, forme une famille étrange mais sincère.


Cependant, la série a connu des hauts et des bas, notamment avec le départ temporaire de Dan Harmon et une saison 4 qui a été critiquée pour son manque de la touche si particulière du créateur. Mais même dans ses moments les plus faibles, Community garde ce charme décalé qui te fait revenir, curieux de voir quelle folie Greendale te réserve la prochaine fois.


En résumé, Community est bien plus qu’une simple sitcom universitaire : c’est un terrain de jeu pour l’imagination et la créativité, où les frontières entre réalité et fiction sont constamment brouillées. Si tu cherches une série qui te fera rire, réfléchir et te lancer des références pop à la figure toutes les 30 secondes, Community est un must. Et souviens-toi, à Greendale, tout est possible… surtout l’improbable.

CinephageAiguise
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2009

Créée

il y a 6 jours

Critique lue 3 fois

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Community

Community
Hypérion
9

Summer's almost gone

DAN HARMON IS BACK FOR THE FIFTH SEASON BABY ! MAN IS GOOD ! EDIT en préambule : Bon, c'est réglé, la saison 4 n'existe pas. C'est scénaristiquement mou, cliché, la réalisation est plate, comme...

le 23 sept. 2012

120 j'aime

58

Community
Before-Sunrise
8

Common E.T.

Community démarre mollement avec une entrée en matière bien artificielle par la constitution du groupe d’étude tellement hétéroclite que cela en devient suspect. Et puis, au fur et à mesure de la...

le 14 sept. 2012

74 j'aime

24

Community
Spark
9

"Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii disgusting!"

J'aime pas les critiques non-construites, non-rédigées, sous forme de listes, ou faisant appel à des private jokes que les non-spectateurs de l'oeuvre ne comprendront pas. Il fallait donc que j'en...

le 31 août 2010

66 j'aime

43

Du même critique

Ippo le challenger
CinephageAiguise
8

Un sac de frappe devient le roi du ring, et chaque crochet te motive plus qu’un coach fitness

Ippo le challenger (Hajime no Ippo), c’est un peu comme si Rocky Balboa avait atterri dans un anime shonen, avec des uppercuts aussi impressionnants que les leçons de vie qui vont avec. Imagine un...

le 14 oct. 2024

1 j'aime

Manimal
CinephageAiguise
6

Quand un professeur se transforme en panthère pour combattre le crime

Manimal est un peu comme si Sherlock Holmes avait décidé de prendre des cours de zoologie... avec un twist. Imagine un professeur bien sous tous rapports, Jonathan Chase, qui peut se transformer en...

le 11 oct. 2024

1 j'aime

Deux flics à Miami
CinephageAiguise
7

La Floride devient un défilé de costumes pastel, de fusillades stylées, et de moustaches impeccables

Deux Flics à Miami (ou Miami Vice en VO), c’est un peu comme si tu avais pris un film policier classique, l'avais saupoudré de poudre à canon, puis l'avais plongé dans un océan de couleurs pastel. Tu...

le 11 oct. 2024

1 j'aime