J’avais connu cette série sur le tard… En la dévorant avec appétit. J'étais déjà très client de cet humour et de son ambiance. Il y avait déjà trois saisons à l’époque, puis depuis peu Netflix les as tous proposés sur cette plateforme, alors connaissant la grande qualité de cette production, je l’ai maintenant savouré comme un bon vin.
Mais me voilà à la fin et jamais une fin de série ne m’aura laissé un vide aussi grand. J’ai toujours voulu créer des séries et je dirige ma vie pour y arriver un jour, car on s'investit émotionnellement comme dans un film mais on y met aussi beaucoup de temps et on associe malgré nous, nos moments de vies avec les personnages de la série. Comme si on les avait toujours connus et comme s’ils faisaient partie de notre quotidien, au même titre que la famille ou des amis.
Sans nul doute Community me laisse ce genre de vide, mais je sais que je me lancerai à nouveau certains de ces épisodes, car elle est et restera à jamais l’une des choses qui m’a fait le plus rire au monde.
Attention cependant, rentrer dans cette histoire est difficile… Il faut accepter deux choses essentielles :
Accepter qu’une “université communautaire” avec des adultes qui assistent à des cours rocambolesques avec des enfants, soit possible. Ça peut faire bizarre au début, mais une fois que vous l’aurez accepté vous comprendrez le potentiel comique immense d’un tel concept.
Accepter que certains gags s'enchaînent très vite et surplombent d’autres gags. Je pense que Community a un potentiel de relecture assez immense comme pour la série animée Rick & Morty, du même scénariste. Parfois vous n’aurez pas toutes les références, mais ça ne vous empêchera pas de vous intéresser à la chose plus tard, ou de seulement profiter des milliards d’autres gags disséminés tout au fil de l’histoire.
Une fois passer ces étapes, préparez vous bien à rire aux éclats à de multiples reprises et grâce à ces personnages haut en couleur.
Un personnage principal cynique et aux punchline assassine, un geek asocial brisant le 4ème mur car ayant conscient d’être dans une série télé, une social justice warrior qui se bat au hasard pour des causes qu’elle ne comprend pas toujours, un prof d’espagnol asiatique sociopathe et agressif, et encore bien d’autres que je vous laisse découvrir… Ils forment une belle équipe et les délires peuvent parfois partir tellement loin.
On a des épisodes parodiant des films de guerre, en mettant en scène une bataille de polochons dans l’école. Des huis clos reposant sur un ressort dramatique ridicule. Des épisodes en animation et parfois même des guest stars improbables… ça part dans tous les sens, vous serez étonnés, mort de rire et surtout je pense que c’est une vraie thérapie.
Une thérapie car c’est intelligemment simple comme concept, mais aussi parce que pendant quelques instants vous pourrez vous surprendre à redevenir des enfants.
Tous ces adultes, propulsés dans un cadre si enfantin, avec leurs problèmes d’adultes ça donne un mélange si frais qu’on peut toutes et tous facilement faire des parallèles amusants avec nos vies.
Les profils sont très variés et nul doute que ça a la capacité de parler à tout le monde.
À chaques grandes étapes de ma vie j’ai fait des conclusions et la fin de Community est une grande étapes, alors:
Comme je l’ai dit plus haut, rentrer dans cette histoire est difficile mais la morale de la série nous montre avec une grande clarté comment on doit prendre cette drôle d’aventure. On peut résumer Community en une sorte de purgatoire entre des personnages qui ne veulent pas grandir et d’autres qui ont peur de vieillir. Tous les jugements durs n’en sont pas vraiment au final et on nous laisse devant une morale qui laisse le choix à tout le monde. On peut accepter de vieillir sur certains points et on peut aussi accepter de grandir sur certains points. Dans tous les cas, ne boudez jamais l’enfant qui est encore en vous et ne refusez pas les responsabilités que vous impose cette vie… Voilà la leçon que j’ai tirée de Community et écrire ces lignes est une chose aussi très importante pour moi.
Il s’agit d’une série humoristique avec un humour totalement en accord avec ce message. Certains pourraient dire que c’est un humour oppressif, bien au contraire… C’est libre, varié et ça a conscience que beaucoup pourrait être choqué, mais c’est avant tout bon-enfant.
Alors un grand merci à Dan Harmon pour Rick & Morty, mais un encore plus grand merci pour Community. Car plus qu’une œuvre délirante à l’instar de sa série animée précédemment citée, elle a su me toucher profondément.