Continuum
6.2
Continuum

Série Showcase (CA) (2012)

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Série prometteuse, mais il faut qu'elle se remette sur les rails

2077. Les grandes corporations ont payés les dettes des états et se sont accaparés le monde. Une situation que combat des rebelles, Liber8 (prononcé « liberate »). Mais ces rebelles n’hésitent pas à utiliser la violence pour se faire entendre, et tuer des innocents en nombre. Lorsqu’un groupe est arrêté après avoir perpétré un attentat particulièrement meurtrier, ils sont condamnés à être exécutés. Mais alors que l’exécution allait être donnée, ils parviennent à disparaître et à voyager dans le temps, entraînant au passage un agent des forces de l’ordre (une Protectrice), Kiera, qui se retrouve malgré elle dans notre époque, en 2012. Aidée d’une technologie bien supérieur, elle collabore avec la police locale pour arrêter les terroristes et les empêcher de réaliser leur plan, qui s’avère être de gagner leur combat dans le futur en modifiant et contrôlant le présent, tout en trouvant un moyen de revenir à son époque retrouver sa famille. Mais le peut-elle vraiment ? Le futur n’a-t-il pas déjà été changé ? Et comment Liber 8 a-t-il bien pu s’échapper, qui les a aidé et pour quelle raison ? Ce voyage dans le temps est aussi l’occasion de mettre à l’épreuve les théories qui existent : le continuum espace-temps peut-il être modifié, ou toutes tentative est vouée à l’échec, l’histoire condamnée à rester inchangée (Lost, l’armée des 12 singes) ? Faut-il le changer ? Une personne vouée à commettre des actes horribles peut-elle modifié sa destinée ?
Kiera reçoit l’aide de Alec Sadler, jeune génie d’à peine 18 ans, le seul à connaître son secret, et qui aura un rôle à jouer primordial dans le futur… Une relation d’affection mutuelle s’instaure, rendue compliquée par la situation. Autre allié l’inspecteur Fonnegra avec qui elle s’associe, et avec qui elle tente tant bien que mal d’entretenir une relation de confiance malgré l’impossibilité de lui révéler toute la vérité.
Des divisions internes apparaissent dans le groupe rebelle. Leur loyauté et leurs moyens d’agir diffèrent et créent des tensions. Ainsi l’un d’eux, Kellog, est un arnaqueur qui se joint à Kiera pour dénoncer ses partenaires tout en assurant ses arrières. Mais ce manipulateur est-il digne de confiance pour autant ?

Le synopsis de la série est donc particulièrement prometteur. Ce n’est pas, comme je le craignais un peu, un nouveau concept pour lancer une énième série policière. Il n’y a pas d’épisodes indépendants, chaque épisode fait avancer l’histoire et développe la mythologie. En outre, la série contient pas mal de bonnes idées : la technologie futuriste de Kiera, entre les lentilles bioniques, qui permettent de revisionner ce qui a été vu, de reconstituer des scènes ou encore de détecter si l’interlocuteur est en train de mentir, et l’armure intelligente, capable de devenir invisible ou de créer un champ déflecteur capable de stopper les projectiles. Les décors futuristes sont particulièrement bien faits, sans que le budget forcément plus limité ne se fasse trop ressentir. Comme dans « person of interest » (qui partage la même thématique sur la technologie qui menace la liberté), l’histoire est propice à de nombreuses scènes d’action bien réalisées, combats à mains nues ou échanges de tir, ce qui assure un divertissement particulièrement plaisant. Et comme décrit dans le paragraphe plus haut, l’histoire n’est pas en reste puisqu’elle pose de nombreuses questions, propre à des révélations et rebondissements, et qui fait la part belle aux relations entre les personnages.
Ainsi le passé « futur » de Kiera est dévoilé dans de multiples flashbacks. On découvre que loin d’être un soldat dur à cuir, c’est aussi une mère de famille qui s’inquiète de retrouver ses proches. Mais si il s’avère vraiment possible de créer un meilleur futur, peut-elle s’y opposer pour ses seuls intérêts personnels, aussi justifiables soient-ils ? Il en est de même pour le passé des terroristes, comment et pourquoi ils sont devenus ce qu’ils sont.

Malheureusement, la saison 2 souffre nettement d’une structure bancale, alors qu’elle continue de développer la mythologie. Apparaît ainsi la menace des indépendants, énigmatiques voyageurs temporels, et la vérité sur l’évasion temporelle commence à être révélée. Mais la saison instaure un véritable méli-mélo entre différents partis aux motivations confuses, aux relations ambigües, entre alliance et trahison : les deux factions de Liber8 qui s’affrontent, les indépendants, le maire corrompu, Kellog, Julian et le mystérieux Escher. Escher dont le nom ne cesse d’être prononcé, dont le visage finit par être montré mais sans apporter d’avantage d’explications, jusqu’aux derniers épisodes. La saison s’attarde sur certaines intrigues (la scission entre Travis et Sonya, les soupçons de l’agent Gardner…), qui se résolvent en un rien de temps. Les événements n’ont pas l’importance qu’ils devraient avoir et les conséquences sont parfois traitées plusieurs épisodes après. De même les réactions des personnages semblent parfois étonnantes, si bien que l’on ne sait plus toujours quoi penser. Et que dire du commissariat qui se met à agir totalement en dehors des lois ??
Certes, de plus en plus les idéaux défendues par Liber8 deviennent un peu plus justes comparé aux corporations futuristes, mais c’est là encore mal développé.
Ce qui est dommage car les idées sont toujours là et les épisodes réservent des moments forts et de bonnes surprises. Pas une mauvaise saison, mais le résultat est regrettable comparé à la qualité de la première saison.

Outre ces défauts spécifiques à cette saison, quelques petites incohérences, mais qui ne gâchent pas le plaisir. Ainsi Fonnegra arrive à combattre les rebelles du futur au corps à corps alors qu’ils ont normalement été rendus plus forts. Il accepte avec une curieuse conciliance tous les secrets de sa partenaire, sans s’interroger d’avantage sur les événements anormaux qui se produisent. Les rebelles comme la protectrice ne soulèvent pas beaucoup de questions sur leur technologie employée.
Un futur sous contrôle des corporations est un thème de science-fiction intéressant, mais qui aurait mérité d’être d’avantage exploité. Il en va de même pour la réflexion sur la technologie. Au départ ceux qui s’opposent au système sont principalement des criminels violents qu’il est impossible de rejoindre.

Une série très bien réalisée avec beaucoup de potentiels, mais les scénaristes auront intérêt à corriger le tir pour la saison 3 (actuellement en cours) pour éviter de se perdre eux-mêmes.
Enlak
7
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Créée

le 5 avr. 2014

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Enlak

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