Thunder, thunder, thunder, Thundercats...
Sur le papier, le projet a tout pour plaire : ressusciter une série animée des années 80, suffisamment obscure pour qu'on ne se souvienne pas trop de l'histoire mais aussi assez populaire pour provoquer de la nostalgie. Le Character Design des personnages était chouette, l'animation propre. En plus, comme nous sommes au 21è siècle, bien que ce soit une série pour enfants, rien n'empêche de créer une histoire plus sombre, plus complexe et mieux écrite, BSG-style. Bref, toutes les planètes étaient alignées pour faire de cette série un succès, au moins d'estime. Ma légendaire tolérance pour la médiocrité était même de la partie.
Finalement, rien ne s'est passé comme prévu. L'animation est effectivement réussie, les personnages ont un design vraiment sympa, et la rupture avec la série originale est bien marquée. Cependant, l'écriture des épisodes est très fade. En cinq épisodes, la série a déjà un goût de vieux. Les personnages ont une caractérisation inconstante : le héros, Lion-O (Starlion en français) est déjà antipathique. Mais il apprend à chaque épisode une nouvelle leçon de morale censée faire de lui un meilleur dirigeant. Leçons qui entrent en conflit les unes avec les autres. En cinq épisodes, on peut quand même réussir à établir une continuité meilleure.
L'histoire est cependant différente de la série originelle et introduit de nouveaux éléments qui auraient pu rendre le tout plus intéressant : les ennemis principaux des cosmocats sont des lézards, l'espèce inférieure de la planète, en guerre perpétuelle contre leurs supérieurs félins. Le rapport de forces est inversé quand les lézards découvrent Mumm-Ra la vilaine momie et des bribes de technologie ancienne. Ils attaquent la capitale des cosmocats et tuent tous ses habitants, sauf les héros, qui s'échappent. De ce traumatisme initial, rien n'est extrait. Autre bonne idée, faire de Tygra/Tygro le frère adoptif de Lion-O/Starlion et son potentiel rival. Alors que la série avait le potentiel d'être le prochain avatar, elle ne décolle pas et reste donc une resucée peu inspirée. Ce qui était excusable et compréhensible quand on était petits mais qui ne suffit plus maintenant.