Il y a 34 ans l'immense Carl Sagan sortait une série de documentaires qui marquèrent les esprit grâce à la fois à de la vulgarisation scientifique de haute volée et un message profondémment humaniste intitulé Cosmos: A Personal Voyage.
Ces documentaires devraientt être montré à chacun dés l'âge de huit ans. Ce serait simplement d'utilité publique. Je ne vais pas trop revenir sur le documentaire de Sagan, mais si vous êtes intéressés, et voulez en savoir un peu plus que ces quelques lignes lapidaires, je vous conseil les critiques de Ragnarok : http://www.senscritique.com/serie/Cosmos/critique/25859234 et de Limguela: http://www.senscritique.com/serie/Cosmos/critique/24682951.
Cosmos: A spacetime Odyssey, se veut être une mise à jour du documentaire de Sagan.
On peut dire que cette mise à jour est une réussite. Pour remplacer la figure de Sagan, il fallait trouver quelqu'un à la hauteur. Pas étonnant que le choix se soit porté sur l'excellent Neil deGrasse Tyson qui s'aquitte de cette lourde tâche avec brio.
Les series Cosmos, qui signifie dans son sens premier: l'Univers considéré comme un système organisé, vous entraine à la découverte de notre univers, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, vous donne un petit cours d'histoire des sciences, et vous permet de vous émerveiller de la complexité de cet univers que nous voyons de notre petit grain de poussière, et que nous cherchons à expliquer par le biais d'une méthode de pensée qui a changé définitivement la manière dont nous concevons le monde et ce qui l'entoure: la méthode scientifique.
Si ce n'était pas déjà suffisant pour vous donner envie, sachez que les effets spéciaux de cette refonte de la série sont assez époustouflants (là ou la série de 1980 est vraiment datée-), que les thèmes abordés ne peuvent que maintenir votre intéret tout au long des 10 heures de cette série de documentaires, et que la nouvelle série n'est pas une redite complète de la série de Sagan, mais parle des même choses sous un angle légèrement différent, faisant appel à des exemples souvent inédits dans la série de 1980, tout en ajoutant les découvertes les plus récentes de la science depuis les années 90.
Néanmoins, je vous conseille de regarder également la série originale, car même si cette refonte de la série est passionnante, et que Neil deGrasse Tyson s'acquitte de la lourde tâche de succèder à Sagan avec beaucoup de sérieux, et une passion communicative, il manque à cette série un petit quelque chose, et ce petit quelque chose, c'est Sagan lui même.
L'humanisme, et même la poésie inhérente à la personnalité de Sagan est irremplaçable, et même si je vous conseille fortement ce nouveau Cosmos, je dirais qu'il ne peut se voir que comme la suite logique du voyage entrepris par ce bon Carl il y a 34 ans.
Pour comprendre qui est Carl Sagan, et à quel point c'était une rareté d'homme , il suffit peut-être de lire ce message qui lui a été inspiré par la dernière photo de la terre prise par la sonde voyager alors qu'elle fuyait Neptune:
« Regardez encore ce petit point. C'est ici. C'est notre foyer. C'est nous. Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d'idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d'amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d'espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l'histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.
La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique. Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d'une fraction d'un point. Songez aux cruautés sans fin imposées par les habitants d'un recoin de ce pixel sur d'indistincts habitants d'un autre recoin. Comme ils peinent à s'entendre, comme ils sont prompts à s'entretuer, comme leurs haines sont ferventes. Nos postures, notre propre importance imaginée, l'illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l'univers, sont mis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité - dans toute cette immensité - il n'y a aucun signe qu'une aide viendra d'ailleurs nous sauver de nous-mêmes. La Terre est jusqu'à présent le seul monde connu à abriter la vie. Il n'y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S'installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment c'est sur Terre que nous prenons position.
On a dit que l'astronomie incite à l'humilité et fortifie le caractère. Il n'y a peut être pas de meilleure démonstration de la folie des idées humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue. »
— Carl Sagan, Pale Blue Dot: A Vision of the Human Future in Space
Cosmos: A Personal Voyage et Cosmos: A space Odyssey sont donc des séries de documentaires à voir ou à revoir de toute urgence que vous soyez passionné ou pas par l'astrophysique, la biologie, la chime, la science en général, l'histoire,... C'est avant tout une gigantesque mise en perspective de notre civilisation, et de notre humaine condition, perdue sur un petit point bleu pâle au millieu de l'infini