Inspirer plus qu'informer
Regarder Cosmos, c'est concéder à l'excitation de la découverte et à un certain émerveillement naïf une part non négligeable du terrain, au détriment d'un souci de l'exactitude ou d'une démonstration rigoureuse. Ne pas être allergique à l’esbroufe visuelle aide aussi, même si il est facile de passer outre.
Car ce que propose Neil deGrasse Tyson est moins d'expliquer les phénomènes qu'il décrit que d'inciter le spectateur (qu'on imagine ou assez jeune ou totalement profane sur les sujets abordés) à partir en quête des réponses. On trouvera donc plus de portraits de grands pionniers de la méthode scientifique (sous forme de superbes films d'animation) et de reconstitutions d'objets célestes que de longs discours méthodologiques sur le calcul de l'âge de la Terre ou la composition d'une étoile.
Mais le clou reste Neil himself. Tout comme son mentor Carl Sagan, l'astrophysicien s'applique autant à transmettre des concepts que l'amour qu'il a pour son domaine. Un exercice dans lequel il excelle et qui contribue grandement à la qualité du programme auquel je reproche (mais pardonne volontiers) un léger manque de sobriété.