Go

Counterpart est une série offrant un pitch bien intéressant et intriguant avec deux genres bien spécifiques et différent. On a d’un côté un triller d’espionnage comme The Americans mais d’un autre côté un thriller fantastique comme Fringe.

C'est l'histoire de Howard Silk joué par le brillant J.K. Simmons qui travaille dans une agence espionnage à Berlin et qui vit un train de vie monotone entre être au chevet de sa femme (dans le coma depuis un accident de voiture) et travailler dans cette agence pour un travail banale et anodin que lui-même ne comprend pas.

Son monde va basculer quand il va faire face à son "autre" et qu'il va découvrir l'existence d'un monde parallèle. On peut à travers un bâtiment dans Berlin aller dans une autre Terre qui peut sembler assez similaire aux premiers abords.

La présentation des deux mondes parallèles se fera à travers les deux Silk dont on comprendra assez vite quels sont leurs similitudes et leurs différences. Et c'est là que le mot « Counterpart » prendra tout son sens car après tout, une contrepartie signifie « une chose qui s’oppose à une autre en la complétant et en l’équilibrant ».

Le personnage d'Howard Silk joue au jeu "Go" et on comprend vite l'utilisation du visuel du jeu dans le générique car ce jeu est une métaphore de la série.

Pour ceux qui ne connaissent pas le jeu Go :

Le go est un jeu de plateau originaire de Chine. Il oppose deux
adversaires qui placent à tour de rôle des pierres, respectivement
noires et blanches, sur les intersections d'un tablier quadrillé
appelé goban. Le but est de contrôler le plan de jeu en y construisant
des « territoires ». Les pierres encerclées deviennent des «
prisonniers », le gagnant étant le joueur ayant totalisé le plus de
territoires et de prisonniers

Comme dans ce jeu, chaque monde joue à un jeu de stratégie, de duperie, d’avoir plusieurs coups d’avance car le but est d’avoir le plus de pouvoir possible sur l’autre.

On a une véritable guerre froide entre les deux mondes où chaque camp établit sa stratégie à travers des motivations bien précises. L'utilisation de la ville de Berlin n’est d'ailleurs pas anodine, on peut clairement faire un parallèle avec la situation d'après-guerre entre Berlin Est et Berlin Ouest.

Du coup bien évidemment l’ambiance de la série est assez sombre et austère. On sent surtout cette ambiance dans les différentes discutions entre les personnages qui jouent aux faux semblants et la plupart du temps cachent leur jeu. Mais la série offrira aussi plusieurs séquences d’action bien exécuté et très fluide comme notamment celle de l’épisode 9.

J.K. Simmons est incroyable et montre tout son talent à travers ce double rôle permettant de lui offrir une belle palette d’expression. D'un côté Il est calculateur, stratégique, froid, rugueux et dur, alors que d’un autre côté il est soucieux, a de l’empathie, gentil et craintif.

Le reste du casting est très bon aussi, avec Olivia Williams (connu pour Sixième Sens notamment), Harry Lloyd (vu dans la saison 1 de Game Of Thrones), Nazanin Boniadi (vu dans Homeland et How I Met Your Mother) ou encore Sara Serraiocco.

A noter aussi une très bonne B.O. de Jeff Russo (compositeur en autre de Fargo et de Legion).

Je ne peux que vous conseiller de suivre cette série qui arrive à nous tenir en haleine tout au long de ces 10 épisodes malgré un faux rythme assez lent, le scénario est intelligent et les pièces de l’intrigue se mettent en place au fil des épisodes de manière cohérente et fluide, le tout porté par un très bon casting à l’image de l’excellent J.K. Simmons.