Crackopolis
8.5
Crackopolis

Série audio Arte Radio (2014)

J'sais pas trop ce que j'voulais faire, j'voulais trouver un nom qui ressemble, et j'aurais jeté le lien vers l'oubli. Et puis, c'est une websérie, radiophonique certes, mais elle avait déjà réussi à trouver sa place ici. Arte Radio, j'ai découvert il y a une semaine, je sais pas comment j'étais passé à côté de ça, j'ai écouté plusieurs trucs, des pas mal même, et puis j'ai commencé à écouter Crackopolis, et ça ne rigolait plus, j'ai écouté les quinze épisodes à suivre, et puis je suis resté un long moment dans le silence, à penser. Dans le silence, et dans le vide.


Crackopolis, ça se passe entre Paris et Aubervilliers, c'est un mec qui raconte, Charles, dont on ne connaîtra que la voix trop tranquille, une voix, il le sait, que personne ne reconnaîtra. A chaque fois, ça ne dure que trois ou quatre minutes, c'est une petite aventure dans son univers, une anecdote flippante, un souvenir, ou une réflexion bien trop lucide sur son monde. Parce que son univers, c'est les crackhead* de la région parisienne. Les clans, les spots, les combines, les embrouilles, il balance tout ça, comme s'il volait bien au-dessus sauf que du crack, il en mange pas mal lui aussi. Il a commencé parce que l'héroïne ça l'amusait plus. Il a fait le tour des produits, et à côté il les vends. Pourtant, il leur ressemble pas, à ces mecs qu'il raconte, à ces types qui s'tue pour un caillou, ni à ceux qui leurs vendent le bordel, Charles il se cache derrière son cerveau, son besoin hypnotique de comprendre, d'observer ce monde qui part en couille et de s'y promener en mec à qui personne ne s'intéresse.


Le jour où elle l'a rencontré, la réalisatrice a su qu'il fallait aussitôt l'enregistrer, moi je sais que j'ne l'oublierai jamais cette émission, que je n'oublierai pas ce mec, sa voix, ni les mecs qui s'cache sous les parkings, dans des conduits humides et rassurants.


Ca m'rappelle qu'il faut absolument que vous regardiez The Corner, la série n'est pas si géniale, mais le "twist" final est absolument terrifiant/incroyable*.
**Oui, j'ai sans doute un problème avec tout ça.

JZD
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le 30 sept. 2016

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J. Z. D.

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