Évidemment, on ne s'attendait pas à de grandes scènes contemplatives et silencieuses. Les amateurs de Woody Allen savent souvent pourquoi ils sont venus : des dialogues savoureux, des situations délicieusement décalées et le vain combat (perdu d'avance) d'un homme contre ses angoisses.
En plaçant son intrigue au cœur des années 60 alors que l'Amérique se déchire sur fond de Guerre du Vietnam, le cinéaste se donnait l'occasion de jeter un oeil sans complaisance sur les turpitudes d'un vieil écrivain new-yorkais dont le quotidien se voit bousculé par la jeunesse contestataire de son pays.
La série commence d'ailleurs sous les meilleurs hospices avec quelques scènes bien senties. Hélas, le spectateur se voit bien vite submergé par une logorrhée bavarde et assommante. S'il y avait matière à s'interroger et à sourire, l'ensemble devient vite pénible et des situations qui auraient pu s'avérer excellentes tournent à la cacophonie ou au théâtre de boulevard. Comme si au soir de sa carrière, le créateur avait craint de ne pas avoir tout dit.