Crossing Lines, c’est un peu comme si tu montais à bord d’un train à grande vitesse à travers l’Europe, prêt pour une enquête policière internationale trépidante, mais que tu te rends vite compte que ce train fait une halte interminable à chaque petite gare. Avec un concept prometteur de chasse aux criminels qui traversent les frontières, tu t’attends à du rythme, du suspense et des scènes d’action palpitantes dans des villes européennes emblématiques. Mais ce que tu obtiens, c’est plutôt un patchwork d’enquêtes qui s’étirent plus qu’elles ne devraient, avec des personnages qui peinent à trouver une véritable cohésion.
L’histoire suit une unité d'élite européenne composée de membres venus des quatre coins du continent, tous avec des compétences spéciales et un lourd passé. Ensemble, ils traquent les criminels qui profitent de la liberté de mouvement en Europe pour échapper à la justice. Jusque-là, tout va bien, tu te dis que ça va être une version européenne de Criminal Minds, avec des accents différents à chaque épisode et des paysages de cartes postales. Mais très vite, l’intrigue commence à se prendre les pieds dans le tapis.
Le problème principal de Crossing Lines, c’est qu’elle se prend un peu trop au sérieux. Oui, on comprend que chaque membre de l’équipe a son propre lot de traumatismes et de secrets sombres, mais la série passe tellement de temps à vouloir nous rappeler à quel point tout le monde est torturé que ça en devient lourd. On est censé être dans une série policière, pas une thérapie de groupe internationale ! William Fichtner, dans le rôle de Carl Hickman, un ancien flic new-yorkais avec un passé douloureux (et une main blessée qui semble être un personnage à part entière), fait de son mieux, mais même lui ne peut pas sauver une intrigue qui tourne trop souvent en rond.
Les autres membres de l’équipe, malgré leur diversité (on a un Français, un Italien, une Allemande, et même un Écossais, pour faire plaisir à tout le monde), manquent cruellement de profondeur. Ils ont tous un rôle bien défini, mais on dirait qu’ils sont là pour remplir des cases plutôt que pour vraiment s’impliquer dans l’enquête. Leurs dynamiques de groupe sont parfois forcées, et on a du mal à s’attacher à eux ou à comprendre pourquoi ils ont été choisis pour cette équipe d’élite. Chacun a son petit moment dramatique, bien sûr, mais cela ressemble plus à des apartés mal placés qu’à de véritables moments de développement.
Quant aux enquêtes, elles devraient être le point fort de la série, non ? Après tout, on parcourt l’Europe en chasse de criminels insaisissables. Mais les intrigues policières sont souvent prévisibles, voire un peu clichés. Au lieu d’utiliser la richesse et la diversité des lieux européens pour étoffer l’enquête, on se retrouve souvent avec des histoires qui pourraient tout aussi bien se dérouler dans n’importe quelle série policière classique. Ce qui aurait pu être une exploration passionnante des différences culturelles et juridiques dans la traque des criminels devient un simple prétexte pour faire voyager les personnages.
Les scènes d’action, quant à elles, manquent souvent de tension. On attend des courses-poursuites haletantes dans les ruelles de Rome ou des prises d’otages sur fond de monuments emblématiques, mais au lieu de ça, tout semble un peu trop propre, trop prévisible. Le potentiel de l’international est sous-exploité, et les scènes qui devraient te tenir en haleine finissent par paraître bâclées.
Visuellement, la série offre quand même quelques jolis plans de villes européennes, et c’est peut-être là son meilleur atout. Mais même avec des décors de rêve, l’intrigue n’arrive pas à suivre. C’est un peu comme si tu étais dans un super restaurant avec une vue magnifique, mais que le repas servi était tiède et sans saveur.
En résumé, Crossing Lines est une série qui avait tous les ingrédients pour réussir : une équipe internationale, des criminels qui franchissent les frontières et des enquêtes qui auraient dû te faire voyager à travers l’Europe avec suspense et adrénaline. Mais au lieu de ça, elle se perd dans des intrigues prévisibles, des personnages peu développés et un manque flagrant de rythme. Si tu espérais une série policière qui sort des sentiers battus, tu risques de rester coincé à la frontière du divertissement sans jamais vraiment y entrer.