Cyber City Oedo 808
7.4
Cyber City Oedo 808

OAV (1990)

.



  • "Eh Benten ! Si tu croise un vampire surtout pisse pas dans ton froc !"

  • "Je t'emmerde ! Tu serais pas capable de reconnaitre un putain de Vampire mème si t'en avais un pendu a tes burnes alors ferme là et laisse moi faire mon boulot !"


Voila le genre de répliques que vous entendrez en regardant Cyber Cityo Oedo 808 (la VO est encore pire... ) ! Le décors est posé...


Cyber City... Quand je parle dans mes listes ou mes différentes critiques d'animés Old School c'est a ce genre de production auxquelles je fais référence. Ces animés qui ne se refusaient rien et osaient tout en terme de caractères notamment grâce à l'époque expurgée du marasme conformiste dans laquelle ils naissent ! Des personnages crades héros comme antagonistes, une violence caricaturale poussée jusqu'au ridicule dans les affrontements, une absence totale de pudeur physique comme verbale. Des univers visuellement sombres, fatalistes dans leurs thème ou le nihilisme se repend comme la brume matinale pour envelopper toute la scène. Une scène qui bien souvent se révèlera être Tokyo ! Pas la Tokyo des jardins en fleurs et des temples shinto mais la Tokyo de tous les vices, celle qu'on ne veut pas voir, celle dont on ne parle pas dans la presse et qui n’apparaît qu'au milieu de la nuit pour disparaître dès le premières lueurs du jour. Comme le confiait un célèbre chef de gang à des journalistes français il y a quelques années a peine : "Le Japon est un losange, la pointe du haut c'est l’empereur et la pointe du bas c'est le chef de la pègre. Et nous le monde de la nuit, nous assurons la transition entre les deux." Remarque qui s'applique au pays tout entier aussi bien qu'a Tokyo sa capitale. Et quoi de mieux qu'une association entre le genre Cyber Punk et le roman noir pour dépeindre cette transition générationnelle et artistique dans l'animation. Pour exprimer la créativité bouillonnante qui nait dans cette période de troubles (boom de l'informatique, éclatement de la bulle japonaise, remise en question des valeurs traditionnelles, prise de conscience de la population de la puissance de la pègre) et qui ne demandait qu'a éclater au grand jour !


Cyber City dont l'exigence artistique lui a permis de se bonifier avec le temps comme toutes les œuvres de ce style frappe dès les premières minutes par son climat typique des animés des années 80/90 et qui fait tout leurs charme. A savoir une nuit quasi permanente, des quartiers hypers urbanisés avec grattes ciel et buildings froids séparés des ghettos peu engageants par d’étroite ruelles lugubres. Le tout plongé dans un brouillard épais d'un bleu nocturne qui étouffe les lumières du Downtown. La dissemblance entre les héros et leurs ennemis volontairement gommée dans un monde ou l'autorité publique n'a plus aucune morale et est littéralement dirigée par des gangsters en uniforme. Nous sommes là en présence d'un environnent dystopique qui évoque avec un plaisir non dissimulé les ténors du cyber punk en premier lieu desquels *Terminator ou Blade Runner. Environnement ou l'on voit intervenir des protagonistes aux trait fins et ambiguës traduisant leurs cynisme. Des personnages bien ancrés dans le contexte de cette époque post-contestataire ou le hippie range sa mandoline et ses chansons d'amours pour abandonner tout rêves utopiques et laisser place aux Rockeurs hermaphrodites, aux loubards réaliste et aux Punks. Des marginaux négativistes qui voient s'incarner en la Police le symbole d'une société hyper sécuritaire et gangrénée par la corruption de ses élites. Tous ces éléments retranscris avec brio dans chaque aspects qui composent Cyber City, de la musique lourde au character-design en passant par le pessimisme du scénario, de la direction artistique jusqu'aux répliques des personnages. Sans parler de cette ambiance complétement électrisante qui attire malgré son aspect crade et brutale et que plus personne n'arrive a reproduire aujourd'hui peu importe le studio.


Un savoir faire qui a disparu avec l'arrivée de l'animation assistée par ordinateur et le coloriage automatique qui certes permettent aux animateurs de produire des dessins animés à la vitesse de la lumière et pour pas cher mais qui en échange les privent de productions avec une identité propre. Comme si l'animation informatique avait apporté avec sa technique un lavage de cerveaux des réalisateurs en terme créatif. Cyber City lui fait bel et bien partie de cette race d'OAV à la patte reconnaissable entre mille celle du labelle manga vidéo/mania synonyme d'animés politiquement incorrects à l'aura outrancière. Il se permet en plus de donner des leçons aux productions actuelles en termes de réalisation technique notamment dans son animation d'une limpidité et d'une mobilité sans faille, pour ces celluloïds d'un autre age mais d'un raffinement éblouissant ainsi que pour son jeu de couleur sombre variant entre le rouge sanguin et le bleu nuit marque de fabrique de Kawajiri. Avec les thèmes du Cyber Punk tel que le progrès de la médecine, l'immortalité, l’autonomie des ordinateurs, l'occultisme informatique et la robotique respectés à la lettre. Cyber City en plus de faire partie de ces animés symboliques du golden age au coté d'Akira, AD Police, Gunnm ou Armitage en est l'un des fer de lance ! Plus encore il en est le meilleur ambassadeur !

Saint-Just
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les années 80-90 l'age d'or de la Japanimation (partie 1 les séries)

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le 29 déc. 2015

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Saint-Just

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