Tout en continuant "Mes parrains sont magiques" (qui connait un succès monstre), Butch Hartman crée en 2004 un autre dessin animé pour Nickelodeon, plus axé pour les ados. Conservant le chara-design de sa précédente série, "Danny Fantôme" suit les aventures d'un ado de 14 ans transformé malgré lui en super-héros mi-humain mi-fantôme qui combat les forces de l'au-delà tout en essayant de mener une existence de collégien ordinaire. Un concept plutôt bien trouvé mais qui aurait été sûrement mieux exploité entre d'autres mains...
Visuellement, le dessin animé demeure excellent, avec un style à la fois sobre et réussi, où les couleurs sont parfaitement bien mises en valeur. Pareillement, les personnages sont travaillés et vont évoluer au fil des épisodes et des saisons, certains gagnant de l'importance tandis que d'autres, principalement des méchants, font des retours remarqués. Aussi est-il assez important de suivre la série dans l'ordre pour ne pas être trop perdu. Et si les histoires sont souvent originales, drôles et dynamiques, elles manquent cependant d'un certain charisme, malheureusement.
Aucun souffle épique ne viendra en effet parcourir les nombreux épisodes qui construisent "Danny Fantôme". Pas un ne viendra nous époustoufler ou nous émerveiller. Les scènes d'action sont bien menées mais manquent de punch suffisant pour égaler les grosses productions concurrentes (à l'époque "The Batman" ou encore "Avatar, le dernier maître de l'air") tandis que les séquences humoristiques, parfois délectables et recherchées, sont très mal exposées et ne font jamais mouche, la faute à une mise en scène ratée qui font de la série un Spider-Man du pauvre.
Finalement très gamin malgré des sujets sérieux propres aux problèmes d'ados, doté de scénarios inventifs et originaux mais peu attractifs dans la forme, "Danny Fantôme" ne reste qu'un dessin animé gentillet, propre et en soi réussi mais pas assez détonant pour se qualifier de culte. Encore une fois, l'idée est excellente mais des mains plus expertes (comme Genndy Tartakovsky) auraient été les bienvenues.