L'arnaque au carbone possède tous les ingrédients nécessaires pour être adaptée en série. L'ampleur de l'escroquerie est si colossale qu'elle frôle l'incrédulité. Dans le premier épisode, Fitoussi se révèle être un personnage extravagant et haut en couleur, captivant immédiatement l'attention du spectateur. Cependant, cette tonalité flamboyante n'est que passagère, la série s'orientant davantage vers une intrigue policière que vers l'extravagance. C'est regrettable, car les personnages débordent d'exubérance et de potentiel.
Malheureusement, la série souffre d'un problème de tonalité, oscillant entre l'enquête policière, drame, trahison, argent et relations personnelles. Giannoli semble vouloir explorer plusieurs facettes, mais peine à les intégrer de manière harmonieuse. Les personnages, bien que prometteurs, semblent parfois éclipsés par cette tentative de jongler avec des éléments disparates.
Il est évident que la série a un fond solide, centré sur l'escroquerie, mais Giannoli semble hésiter à s'y tenir, préférant explorer des thèmes plus vastes et complexes. Cela crée une certaine confusion et nuit à la cohérence globale de l'œuvre.
Pourtant, malgré ces défauts, L'arnaque au carbone conserve un certain attrait. Les personnages sont intrigants et les rebondissements de l'intrigue maintiennent l'intérêt du spectateur. Cependant, pour véritablement briller, la série aurait besoin de retrouver sa cohérence et de se concentrer sur ses éléments les plus forts, plutôt que de s'éparpiller dans des directions divergentes.
L'enquêteur, déterminé à ne rien lâcher et dont le seul objectif est de mettre ces fraudeurs derrière les barreaux, reste un bon personnage. L'histoire ne semble pas nécessiter un approfondissement de cet homme, mais Giannoli choisit de le rendre plus complexe en introduisant sa fille dans l'intrigue. Celle-ci est présentée comme une jeune femme aux prises avec la drogue, entretenant des relations complexes avec son père. Cette relation manque cruellement d'intérêt, elle est totalement dénuée de toute utilité. Ni pour le personnage concerné, ni pour faire progresser l'intrigue.
Niels Schneider est clairement une erreur de casting, il n'a pas une once de crédibilité dans le rôle attribué. Ni dans le rôle de golden boy, ni dans celui de flambeur. Son jeu se résume à une mauvaise caricature. L'acteur n'a pas sa place ici, il faut dire également que les scénaristes et Giannoli en font une espèce de guignol qui se rêve de vivre comme une star. Son quotidien est de flamber un max. Il s'habille comme un rappeur avec des fringues bling bling de mauvais gouts. Personne ne peut s'habiller avec des vêtements comme ceux-ci. Il y avait de quoi faire bien mieux, mais pour cela il fallait faire de meilleurs choix.