Première saison :
Au vu de la bonne réputation de la série ce fut une déception, la narration est maîtrisée mais ça ne raconte pas grand chose. Je me suis ennuyé devant cette intrigue mollassonne qui monte en épingle des secrets de famille sans intérêt. Le manque d'adhésion envers les personnages, que je trouve antipathiques pour la plupart, n'a pas favorisé mon immersion il est vrai. Pourtant l'ambiance maussade et mélancolique si singulière de la petite ville allemande qui sert de théâtre aux événements fonctionne, les codes du fantastique se marient bien avec la S.F, et la reconstitution historique très crédible des époques passées donne un certain cachet à l'ensemble. Néanmoins sans le cliffhanger du dernier épisode je n'aurais sans doute pas pousser plus loin. Ceci dit cette première saison remplit son rôle introductif correctement en posant les bases nécessaires au développement ultérieur de l'intrigue.
Deuxième saison :
Heureusement que ma curiosité m'a poussé à continuer parce que la suite relève le niveau et gagne en ampleur. Là où la première saison était inconsistante et mollassonne, la deuxième est aussi intense que riche en rebondissements. Les personnages secondaires sont bien plus développés et l'intrigue exploite pleinement les pistes qu'elle avait amorcée dans la première saison en posant enfin des enjeux au milieu de cette usine à gaz temporelle. Malgré la complexité de l'arbre généalogique des protagonistes qui représente le coeur du réacteur de la série, l'apparence de cohérence globale reste suffisamment préservée pour assurer une vraisemblance à l'ensemble. Toutefois la fin de la saison et sa surenchère de twists grotesques commence à empiéter dangereusement sur la zone radioactive du WTF.
Troisième saison :
Je n'ai pas apprécié la direction prise pour ce dernier acte, je commence à saturer du multivers qu'on nous sert à tort et à travers ces dernières années. Il s'agit souvent d'une facilité scénaristique visant à inventer une cohérence à tout et n'importe quoi. Ce choix scénaristique amplifie encore plus la complexité déjà importante de l'intrigue, il faut s'accrocher pour ne pas être largué. On dirait un remake féministe de la saison 2 avec des citations scientifiques ou philosophiques pour tenter de se donner une consistance. Malheureusement ce micmac indigeste se perd et nous perd dans son labyrinthe temporel et dimensionnel. Je me doutais qu'il serait très difficile de conclure ce genre d'histoire de façon satisfaisante, c'est pourquoi j'ai trouvé la conclusion proposée acceptable, ce n'est certes pas le bouquet final espéré mais au moins je n'ai pas été trop déçu par ce dénouement amer qui reste dans le ton de la série.