Nouvelle série SF diffusée sur Apple TV+, qui semble devenir le berceau du genre, et supervisée par Blake Crouch, l'auteur du roman qu'elle adapte (et qui a également écrit Wayward Pine). Au vu du concept similaire, la décision de sortir Dark Matter aussi proche de la récente Constellation est un peu étrange. La différence étant qu'ici les explications sur les réalités alternatives sont rapidement posées, dès le deuxième épisode, et un peu trop précisément d'ailleurs, ce qui amoindrit nettement la composante mystérieuse autour de cet homme kidnappé se réveillant dans une vie qu'il ne reconnaît pas. La majeure partie des épisodes est alors dédiée à une course poursuite entre les réalités possibles et un contre-la-montre pour que les protagonistes parviennent à retrouver leurs vies d'origine. Edgerton campe le rôle principal et porte la série, jouant évidemment un prof de physique quantique. Connelly se débrouille bien également et apporte le relief émotionnel. Braga et Simpson sont plus quelconque, et les autres persos peu crédibles.
Pour satisfaire le spectacle et les gros budget d'Apple, ils découvrent ainsi des présents qui ont évolué différemment, souvent de manière dramatique avec des catastrophes climatiques, ou dévastés par des créatures mortelles ; c'est très souvent du post-apocalypse, avec une réalisation très années 2000. Le pitch s'éternise ainsi dans cette version sérielle, et aurait sans doute mieux fonctionner en simple long-métrage, en témoigne cet épilogue un peu court en conclusion de l'épisode final qui brode plus que de mesure. Il faut dire que le concept de Dark Matter s'avère plus intéressant que ses personnages, même si on ne peut s'empêcher de penser à un Mr. Nobody en version sciences de laboratoire, ou alors les classiques Dark, Fringe et Sliders, et même un peu Shining Girls (série Apple TV+ aussi). En somme, la série divertit de par son envergure de SF mais sombre vite dans un traitement scénaristique redondant, et parfois même grossier. Encore une fois, Apple TV+ mise plutôt sur ses visuels que le développement de son drama.