Certes, on a déjà vu mieux de la part du studio Trigger en termes d'animation et de dessin (Kill la Kill pour n'en citer qu'un). Certes les combats de mécha sont convenus et finalement assez mous. Mais bordel, cet anime m'a remué. Peut-être pas grâce à son action, mais grâce à son histoire.
Dans les premiers épisodes, je me suis amusé de l'imagerie ultra-sexualisée des méchas. En fait, j'étais sûr de me retrouver face à une histoire harem/mécha/ecchi comme on en a vu plein. Mais on commence ensuite à percevoir les limites de l'univers : on comprends petit à petit qu'on est spectateur d'un groupe d'ado complètement innocents (y compris sur le plan des émotions amoureuses et sexuelles) enfermés sans le savoir dans une dystopie. On comprends que le personnage de 002 (Zero-Two) aura bien plus à donner qu'un joli minois. Et on comprends que s'il y a effectivement un sous-texte sexualisé, et un message derrière chaque élément de l'univers, les personnages principaux, eux, n'en sont pas conscient (et c'est une force de l'anime) !
Au fur et à mesure du temps, on s'attache aux personnages qui découvrent le monde adulte à la fois au travers de la violence et de la romance. L'histoire de Hiro (016) et Zero-Two (002) est vraiment bien construite et émouvante. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, même si je ne suis pas sûr que leur donner la parole en changeant le point de vue de la narration ait été une très bonne idée.
Au fur et à mesure de l'anime, j'y ai vu de plus en plus de points communs avec des oeuvres de SF façon K. Dick, des histoires comme Sa Majesté des Mouches et d'autres animes comme The Promised Neverland ; des parallèles que je ne m'attendais pas du tout à faire au départ.
Il brasse large pourtant : en plus d'une trame mécha, il affiche une romance profonde et bien écrite et un univers SF qui est parfois dévoilé par pans entiers de manière un peu grossière mais qui, globalement, ne m'a jamais perdu. Transhumanisme, écologie, relations amoureuses et relations sexuelles à la fois homosexuelle et hétérosexuelles, le fait de devenir parent, l'héritage qu'on laisse à sa mort, l'amitié, etc., la narration va loin, pour un anime de 24 épisodes. C'est souvent bien fait, parfois rapide, mais toujours marquant.
La fin est marquante, le style aguicheur, les personnages puissamment écrits, l'univers complexe, le propos nuancé. Bref, c'est de la bombe de balle ! Et personnellement, ça m'a remué les tripes et ça restera, pour moi, l'exemple d'un très bon anime.
PS : A noter toutefois, j'ai entendu dire que les ressemblances de Darling in the FranXX avec l'anime Evangelion pouvaient être gênantes mais, n'ayant encore jamais regardé cette œuvre, je n'en ai évidemment pas tenu compte dans cette critique. Et pour les gens qui, comme moi, peuvent être un peu rebutés par les graphismes vieillots d'Evangelion, Darling in the FranXX semble être un bon compromis, donc c'est tout benef.