Darling in the FranXX
6.1
Darling in the FranXX

Anime (mangas) Tokyo MX (2018)

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Hm, j'exterminerais bien l'humanité moi, demain midi

Pour comprendre le succès de cet anime une notion assez importante à comprendre est la notion de waifu.

D'abord c'est une œuvre majoritairement inspirée d'Evangelion. En étant un fan invétéré, je peux en dire les similitudes. Globalement cette imitation n'est pas à jeter. Déjà ça sert visuellement. On a des points de repères, on sait où on est, ce qu'on regarde. Et je suis d'accord pour dire que reprendre les idées géniales d'une oeuvre, ce n'est pas la plagier. Donc tous les clins d'oeil, notamment visuels, je les valide. Mais les "hurleurs", ces colosses venus du futur, n'ont rien à voir avec les anges. Tous les hurleurs se ressemblent. C'est un problème car l'aspect post-apocalyptique est beaucoup moins patent que dans Evangelion. Leur agressivité inexistante tend à rendre tout gentil. Là où dans Evangelion ils représentent un réel risque politique, ici on ne voit à travers eux que le développement des personnages.

Episode 11 on voit Kokoro (une fille) quitter son partenaire (Futoshi) pour un autre (Mitsuru). Le nouveau couple formé est plus puissant. C'est intéressant, car c'est un couple qu'on voulait voir. Et c'est un anime d'escalade de puissance donc ça va avec l'intrigue. Mais quand on prend du recul : pourquoi on affronte ces hurleurs ? Ils ne semblent pas si durs à battre. Ils se sont débrouillé pour rendre l'adversité suprême (les hurleurs) extrêmement anecdotiques, tout en maintenant l'anime cohérent. Aucun personnage ne développe de haine contre ces monstres géants (contrairement à ce qu'on peut avoir dans SnK où Eren déteste les titans par exemple !). Ils servent juste aux personnages à aménager leur développement.

C'est contradictoire. On a un animé de mécas et on voit jamais les mécas. Aucune amélioration au niveau des armes et de l'armure, aucune idée aussi vague soit-elle de leur potentiel… Et dans tous les animés de mécas on a souvent le technicien qui répare les robots (souvent chiant mais au moins ça aide à comprendre les faiblesses des robots). Les combats sont bâclés. Ils sont très bien animés mais c'est fade donc c'est pas utile ! Souvent au début ou à la fin des épisodes, ils servent juste à maintenir le sentiment que l'humanité est opprimée, mais ne véhiculent pas ce sentiment. Du coup : comment arrive-t-on à oublier que ces robots sont fades ? On le sent en regardant l'anime, au fond : c'est dû à une concentration accrue sur les personnages et leurs relations, au-dessus de l'intrigue post-apocalyptique (donc du risque politique d'un effondrement du monde). On comprend assez intuitivement que l'attention des auteurs est plus focalisée sur les personnages que sur l'univers. C'est la grosse qualité de cette série. Un univers peu développé au profit des conflits microscopiques. Tout simplement : chaque personnage est crédible. Leur existence ne s'arrête pas aux personnages stéréotypés auxquels ils font penser. Alors il y en a qui sont insupportables, notamment Ichigo qui a vraiment la palme. SALUT AIME MOI S'IL TE PLAÎT. Arrête d'être à l'écran !!! Et de dévoiler ta passion raisonnée toutes les cinq minutes ! Elle est insupportable, parce qu'on voit à travers elle la vélléité niaise de l'auteur d'exprimer son empathie pour l'amour non réciproque. Ce personnage non charismatique nous suit avec ses lamentations suivies d'appel à la camaraderie tout le long de l'anime. C'est vraiment fatigant mais force est de reconnaître que le personnage est crédible en soi. Mais bon elle m'énerve. A se rendre importante et nuancée à côté de Zero Two l'héroïne charismatique ! Il y a d'autres personnages crédibles. L'état d'esprit du gros est compréhensible. Il se fait voler son amour, donc passe par du déni puis finit par accepter la fatalité. On voit qu'il continue de garder cette plaie de la séparation avec Kokoro jusqu'à la fin. Il lui réserve un traitement particulier mais est volontaire, réinvestit sa déception en combativité. Oui ça parle beaucoup d'amour. Non ça n'a rien à faire là. Ou plutôt, la place spécifique accordée aux sentiments profonds semble inspirée d'Evangelion, mais c'est moins bien. En lieu et place d'assister à un tableau poignant de l'expérience humaine de l'adversité, nous sommes confrontés à la transposition du school-life au genre méca. Et c'est très différent. Ces "fillers" que représentent un certain nombre d'épisodes entre le 10 et le 20, font un peu penser au développement de personnages à la Fire Emblem. On n'a pas l'impression d'être en train de regarder un animé de mécas, car les relations humaines sont lentement décrites. On comprend que ça va trop loin avec l'épisode 16. Si on le regarde bien on s'aperçoit qu'à chaque fois qu'ils se parlent, ils disent une chose sur le fait qu'ils se parlent. Déjà que cette prééminence de la socialité freine l'intrigue, alors si c'est pour doubler chaque phrase d'un commentaire creux… On s'ennuie. Zero Two est de mieux en mieux intégrée au groupe, on le voit clairement dans l'épisode. PUIS, quelques secondes après, un perso dit "Oh je ne savais pas qu'elle était si gentille".

Bon et alors à la fin ça se barre complétement en steak scénaristiquement. Il n'y a plus que le visuel qui nous retient de gerber. L'anime est bon dans l'ensemble. Ses qualités compensent bien ses défauts. Mais quand même. Quels défauts ! Cette troisième adversité random venue de l'espace incarne totalement la platitude caractéristique de notre intrigue. Oh fait chier on n'a pas de fin. Bon on va créer une backstory épisode 23 ça va c'est large ! C'est littéralement ça. Nous sommes le FDP, Confrérie Interstellaire d'Extermination, nous venons vous punir d'exister.. Euh nous venons civiliser votre planète (…). Les héros choisissent de s'allier aux forces de la Terre pour lutter contre ce nouvel assaillant. Voici une citation de l'anime qui illustre assez bien la flemme scénaristique des créateurs :

> Cette voie n'est ni bonne ni mauvaise mais c'est celle que les enfants ont choisie

D'accord donc non seulement on sait pas qui sont ces ennemis de l'espace mais en plus il n'y a aucun sens dans la lutte. Bon tout ça pour dire, artistiquement la fin est catastrophique.

Malgré tout ça on retient des ondes positives de l'anime. Les graphismes et l'animation étant extrêmement soignés, ainsi que les différentes ambiances où on est immergé. Je pense au flashback sous la neige de Hiro et Zero Two, qui est assez bien vu : on comprend les personnages et le décor est beau. Je pense aussi à cet épisode où le rouquin rigolo visite les espaces interdits du quartier général. En dégringolant d'un haut édifice il est secouru par une dame âgée totalement façonnée par une société appliquant la stratégie du bonheur. Cette femme semble sans état d'âme, et à la fois libérée de la passion qui vieillit et attriste. Elle a accès à la vie éternelle grâce aux technologie, ne connaît pas l'amour mais une sorte de sérénité futile. Son mari passe son temps dans la Machine A Fellation (haha ou on sait pas mais elle dit qu'il est là et que ça lui produit du bonheur). Donc cette pause dans l'intrigue principale est assez intéressante et poétique.

Je ne peux enfin pas parler de Darling in the Franxx sans évoquer ses endings géniaux. Voilà. Surtout quand la musique commence en fondu enchaîné quand l'épisode est pas encore terminé : à la fois beau et magnifique !
Allez moi je vous laisse je vais jouer à osu !

theodre
7
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le 8 nov. 2020

Critique lue 353 fois

theodre

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