Le genre de série racoleuse qui essaye de vendre l’ultra violence de façon cool et sexy pour appâter les jeunes générations, ce trash facile en devient presque une caricature de ce qu’est devenue une certaine industrie du divertissement. L’intrigue prend place dans les années 80 et on nous sert une vision très idéalisée de cette époque qui se résume grosso modo à la drogue, aux comics et à la musique rock. Difficile de croire à cette reconstitution historique que la réalisation moderne rend factice et anachronique. Il en va de même pour les protagonistes adolescents qui se comportent comme des vétérans de la vie archi blasés alors qu’ils n’ont que 16 piges, sans compter le déficit criant de crédibilité quand ils se la jouent durs à cuire. Le cadre scénaristique que tente d’instaurer la série, comme les règles qui régissent l’école dans laquelle évoluent les personnages, sont tellement transgressées qu’il devient impossible de hiérarchiser quoique ce soit et de donner un semblant de repaires au projet.
Mais une fois passé outre ces points noirs la série se révèle mieux charpentée qu’il n’y paraît. Le développement des personnages hauts en couleurs donne du relief à l’ensemble, l’humour trash fait souvent mouche et participe à l’ambiance de camaraderie ambiguë qui règne au sein de l’établissement. Le background sur l’univers underground de la série, une sorte de société secrète d’assassins, est malheureusement sous-exploité et se résume à quelques évocations folkloriques à base de yakuzas et autres triades chinoises pour planter un simulacre de décor. Certains choix graphiques apportent un peu de cachet à la série, notamment les flash-back animés façon « Kill Bill » qui réussissent à apporter des touches d’émotion au milieu du bordel ambiant. Bref du teen movie calibré pour les ados d’aujourd’hui mais peut être un peu trop atypique puisque la série a été annulée après la première saison. On a quand même envie d’aller feuilleter le comics d’origine pour voir ce que tout ça peut donner sans les inconvénients engendrés par une adaptation live.