Loin du film et de l'anime, le drama intègre un plus grand nombre de personnages du manga et prolonge l'affrontement de Kira avec L puis Near/Mello. Les débuts sont frustrants, passant rapidement sur Light et ses grimaces forcées, l'utilisation du cahier qui n'est pas approfondie et la rencontre avec Ryuk, personnage de synthèse raté,atrocement laid, insupportable de bouffonnerie niaises. Dès le 1er épisode, le décor est planté et on se demande comment à notre époque on peut laisser passer des effets spéciaux aussi tocs, une mise en scène aussi nulle, lumières et cadrages d'une médiocrité qui laisse abasourdi. Tellement magistralement mal fait(des écoliers amateurs filmant dans leur chambre avec du vieux matériel de récupération, mal tourné, rôles surjoués) que ça en devient surprenant, intrigant, qu'on se demande jusqu'où ça peut aller. Et bien ça va loin en fin de compte: 11 épisodes palpitants, pas bien joués, mais avec du cœur et de la conviction, pas de moyen, pas d'esthétique, c'est moche et pourtant, la trame est là, passionnante qui nous pousse à dépasser les monumentales imperfections, pour suivre la partie haletante qui oppose L et Kira.
Si, au début, le scénario trop rapidement mis en place, trop simplifié fait perdre sa crédibilité à l'affrontement des 2 héros, par la suite, la trame trépidante et bien écrite nous tient en haleine jusqu'à la fin, reprenant les éléments du manga sans temps mort, sans longueur. Certaines scènes arrivent à atteindre une réelle intensité dramatique, une dimension émotionnelle et tragique, malgré ou peut-être grâce à sa maladroite théâtralité.
S'agissait-il de l'affrontement de 2 jeunes génies? Des forces de police et des démons? Non! des gamins, des polichinelles et des marionnettes appliquées à leurs singeries sur une scène de théâtre ambulant. Car c'est cela en fin de compte et à partir du moment où on accepte de le voir comme une grosse farce macabre, une parodie outrancière, tout passe beaucoup mieux. On est au théâtre, pas dans la vie! On s'amuse d'une histoire invraisemblable, de personnages inenvisageables. C'est tellement gros, masques cousus de fils blancs, une comédia dell'arte loqueteuse, à moitié improvisée avec les moyens du bord, et qui pourtant arrive à nous tenir accrochés avec l'envie renouvelée de voir la suite. C'est quand même pas mal pour une série étonnante de médiocrité et de mauvais goût!
Il fallait oser! ça pourrait devenir culte cette bouffonnerie tragique. Enfin, moi j'ai fini par adorer!