Cette critique va spoiler certains évènements de l'univers (dévoilés lors du deuxième épisode) et certains éléments hautement prévisibles du scénario. Toutes mes excuses, mais je ne peux pas faire autrement.
Dans un futur post-apo, la terre est devenue trop polluée pour l'humanité qui ne survit que dans Deca-Dence, une forteresse mobile, qu'ils doivent défendre contre les Gadolls, d'étranges créatures s'en prenant constamment à là-dite cité sur chenilles. Pour ce faire, la société s'est divisée en deux groupes : les Gears, descendant d'une race de guerrier qui luttent sur le front et les Tankers, les humains lambdas qui s'occupent de tout le reste. Dans cet univers, l'on va suivre l'histoire de Natsume, une Tanker qui rêve de devenir soldat, et de Kaburagi, son boss taciturne.
Malgré ce pitch plutôt intéressant, les problèmes commencent dès le premier épisode. Les gears dévalent la pente leur permettant de sortir de la forteresse au volant de leurs pick-up, c'est classe, c'est cool. Ils se battent en zéro-gravité, l'esthétique est très sympa, mais ils se font blesser voir tuer avec le sourire, sont-ils totalement fous ou simplement masochistes ? Un gadoll gigantesque arrive, et après une scène de transformation assez bizarre, le Deca-Dence lance son arme suprême... ou plutôt suprêmement ridicule... et l'ennemi explose... on s'attendrait presque à ce qu'il se transforme en EXP et en loot. Toute cette bataille ressemble à un jeu vidéo. Les joueurs ne se soucient pas de l'état de santé de leur avatar (qui d'ailleurs sont dans des couleurs diverses et variées comme si quelqu'un s'était fait plaisir avec la création de personnage), le gros boss est clairement scripté, les tankers sont des PNJs, l'inspiration est évidente. Épisode deux, retournement de situation : en fait le "jeu vidéo" était un... jeu vidéo.
Alors, certes, ça justifie des choix esthétiques, mais... ce retournement de situation que d'autres critiques n'osent divulgâcher n'en est pas un, et ce pattern se répète, plusieurs fois, les seuls vraies surprises étant annulées l'épisode suivant, ce qui laisse une impression de "déjà vu" particulièrement frustrante.
Cet animé n'est pourtant pas sans qualités, malgré son univers quasi-intégralement vide (pas le temps), ses personnages archétypaux qui au mieux ont droit à une seule remise en question (pas le temps), son scénario tellement prévisible que vous avez déjà compris la moitié du scénar en lisant cette critique (pas le temps) ou encore sa tentative d'isekai qui ne marche pas du tout (pas le temps), Deca-Dence réussit à avoir une esthétique vraiment originale et mémorable. Les joueurs ont un style unique, les gadolls sont plutôt sympa et le clash entre l'univers des Tankers, le monde réel post-apo et ses teintes marron vert, et l'univers des Gears, très coloré, limite "jeu vidéo des années 90", fonctionne extrêmement bien.
Malheureusement, le fait de n'avoir que 12 épisodes tue totalement l'animé, qui essaie de faire beaucoup trop en trop peu de temps. Deca-Dence est une somme de bride, un peu d'isekai, un peu de science-fiction, un peu de post-apo, un peu de tout et jamais assez de quoi que ce soit.
Ce qui aurait pu être un délire passionnant se retrouve compressé à tel point qu'il en devient un divertissement qui passe et s'en va. L'esthétique marque, à coup sûr, le reste sera bien vite oublié.
Dommage.