Demain à la Une, série diffusée en 1996 sur CBS, c’est l’histoire de Gary Hobson, un type ordinaire qui reçoit tous les jours le journal… de demain. Oui, un journal magique, livré par un chat mystérieux, qui lui dévoile les événements à venir avec vingt-quatre heures d’avance. Avec ce pouvoir inattendu, Gary pourrait faire fortune ou prévoir les scores du Loto, mais il choisit plutôt de sauver des vies et de résoudre les petits (et grands) drames du quotidien, armé de son journal, d’un peu de débrouillardise, et d’un air toujours un peu perdu.
Gary est un héros malgré lui, un ancien courtier sans qualités extraordinaires, mais doté d’une bonne dose d’altruisme et d’une tendance à se retrouver dans les pires situations. Son quotidien bascule dès qu’il lit les gros titres : accidents, catastrophes, cambriolages… Bref, une journée normale à Chicago, mais en avance. Gary, souvent hésitant, passe ses journées à courir dans la ville, évitant des désastres qui vont du petit incident cocasse au drame existentiel. Avec un sens de l’urgence toujours un peu décalé, il se transforme en bon Samaritain urbain, un héros en baskets qui s’emmêle autant qu’il réussit.
Le chat, aussi énigmatique qu’indifférent, est la touche "mystique" de la série. Il apparaît tous les matins avec le journal entre les pattes, avant de disparaître comme s’il avait d’autres livraisons magiques à faire. Gary, lui, semble à la fois fasciné et perplexe face à ce rituel félin, mais ne pose jamais trop de questions sur l’origine du journal. La série reste d’ailleurs floue sur les raisons de ce cadeau surnaturel, préférant se concentrer sur les aventures du quotidien plutôt que d’explorer les mystères métaphysiques.
Chaque épisode de Demain à la Une suit une formule simple : Gary découvre une nouvelle catastrophe, se débat pour empêcher l’inévitable, et finit souvent par se retrouver en mauvaise posture. L’humour réside souvent dans son improvisation – car Gary n’a aucun entraînement spécial pour jouer les héros. Il s’emmêle, trébuche, se lance dans des discours maladroits pour convaincre des inconnus de ne pas traverser la rue, ou pour convaincre un chauffeur de taxi de faire demi-tour. Les péripéties sont souvent légères, avec un ton optimiste qui contraste agréablement avec l’ambiance tragique que pourrait suggérer un journal annonçant des malheurs quotidiens.
Visuellement, Demain à la Une reste assez classique : Gary arpente Chicago dans une série de décors urbains et de quartiers populaires, donnant à la série un style de "policier du quotidien". Ce n’est pas l’esthétique qui impressionne, mais plutôt l’absurdité des situations. Entre les cafés où il fait des prédictions absurdes, les commissariats où il essaie d’avertir les policiers incrédules, et les ruelles sombres où il se retrouve à mener ses opérations de sauvetage improvisées, Gary est un anti-super-héros dans un décor de tous les jours, ce qui donne à ses exploits un charme un peu décalé.
Le gros point faible de la série est sans doute sa répétitivité. Après quelques épisodes, le schéma est assez prévisible : un nouveau titre dans le journal, une nouvelle course contre la montre, et un Gary toujours aussi désemparé. Les péripéties restent gentillettes et assez légères, sans réels enjeux pour Gary lui-même, qui finit toujours par revenir sain et sauf à son point de départ. On pourrait souhaiter un peu plus de profondeur ou de développement personnel pour le héros, mais Demain à la Une préfère rester sur un terrain léger, sans trop se poser de questions existentielles.
En résumé, Demain à la Une est une série sympathique, sans prétention, où l’on suit les aventures d’un homme ordinaire devenu héros du quotidien grâce à un journal mystérieux et un chat peu loquace. C’est une série agréable pour ceux qui aiment les histoires de petits miracles quotidiens, les héros maladroits et les sauvetages en jogging. Bien qu’un peu répétitive et parfois naïve, elle a ce charme simple et bon enfant qui nous rappelle qu’il est toujours possible de faire une différence, même quand on ne possède ni super-pouvoirs ni costume. Juste une édition spéciale du journal et un peu de bonne volonté.