Ok, on va la faire courte : Aujourd'hui, mais c'était déjà le cas en 2019 au moment où est sorti cet anime, il n'est plus possible de faire un isekai avec les codes et les ficelles employés ici.
Déjà parce que des animes qu'on connaît déjà ont réussi à les exploiter avec brio (là on sent clairement une influence OverLord/chai-pas-koi-d'autre, mêlée à tout plein d'animes où le héros des avantages technologiques/magiques dans l'univers du style In Another World With My Smartphone), et que tout nous semble fade quand on le revoit dans une œuvre ultérieure.
Ensuite, parce que des œuvres nouvelles sont venues casser les codes du genre ! Impossible de créer une sorcière petite avec un bandeau sur l’œil et fan d'explosions sans penser à Megumin, de Konosuba. Impossible de voir un seigneur démon essayer de s'intégrer sans penser à Maou-sama, de The Devil Is A Part-Timer. Et des parallèles, on en voit plein dans cet anime. Et vous savez ce que ces œuvres ont en commun ? Ce sont des PARODIES d'Isekai. Mais quand on en vient à copier la parodie, n'est-ce pas là le signe évident d'une lente descente aux abysses pour le genre tout entier ?
Après, honnêtement, cet anime essuie les plâtres... Certes sa narration est remplie de clichés (de messages machistes aussi), son animation est poussive (des scènes de combat avec à peine plus que deux frames, pour faire croire que les persos se téléportent, etc.), et son univers ne vaut pas un clou (même le personnage principal souligne à quel point c'est cliché et banal, c'est dire !), mais j'ai l'impression que l’œuvre a eu un budget relativement maigre. Le personnage principal, posé et bien éduqué, est aussi un immense soulagement ; on aurait touché le fond s'il avait été pervers et cliché, là on voit encore un espoir de rédemption. How Not to Summon a Demon Lord, prenez des notes je vous prie.
Mais surtout, sans rentrer dans la parodie, l'anime semble ne pas trop se prendre au sérieux non plus, ce qui le sauve de la médiocrité. Car c'est vous que je regarde, High School Prodigies Have It Easy Even in Another World et Death March to the Parallel World Rhapsody ! Et encore, dans l'esprit puant de suffisance des isekai dramatiquement communs, il y a bien pire ! Vous avez vos qualités mais votre heure viendra, je vous le garantis.
Quant à Maou-sama, Retry!, hélas, il n'y a pas grand chose à en attendre. Quelques bons moments, quelques moments passés à soupirer devant le harem ridicule et les personnages secondaires affligeants, et un souvenir vite effacé. Guère plus.