Avis sur la saison 1.
Alors, oui, je l'avoue, j'avais un peu perdu l'intérêt pour les shonen type "neketsu" venus du Jump. Et ça faisait bien un paquet d'année, puisqu'en dehors de One Piece (que je refuse de lâcher) et les 7 chapitres de Hunter X Hunter qui sortent tous les 2 ans, ça faisait super longtemps que j'avais laissé tomber les nouvelles séries, me pensant "trop vieux pour ça". Les deux seules autres productions que j'ai suivie étant Assassination Classroom et The Promised Neverland, deux oeuvres sortant du carcan du "manga de baston"
Et puis, cet été je me suis dit qu'un animé de ce genre avait l'air pas trop mal et c'était .... Fire Force.
Hé oui, et autre preuve que j'ai absolument pas de flair, je pensais en commençant Demon Slayer que c'était un isekai se passant dans un monde de dark fantasy.... Oui, j'ai commencé Demon Slayer parce que je l'avais confondu..... avec Goblin Slayer. (Oui, je vais désigner l'oeuvre sous le nom de Demon Slayer parce que Kimetsu no Yaiba c'est un peu chaud à prononcer et Les Rodeurs de la Nuit va me donner l'impression de taper sur un cheval mourrant.)
Mine de rien, comme le pilote était classique mais plutôt sympathique on a continué. Rapidement la comparaison s'est faite avec Fire Force, et ça a commencé à me sauter à la gueule que ce qui allait me faire à nouveau aimer le shonen neketsu allait être Demon Slayer.
(Au final, Fire Force fut une bonne expérience aussi, mais ça a été difficile.)
Du classique bien foutu :
Je ne vais pas vous faire l'affront de vous résumer l'oeuvre mais, oui, on est dans un shonen de base : un héros gentil et positif qui croit au pouvoir de l'amitié et de la persévérance, qui affronte des épreuves dans lesquels il finit par devenir de plus en plus fort. Il fait partie d'une organisation secrète (avec des grades) et tente de vaincre des ennemis, eux aussi gradés, au service d'un grand méchant. Il est accompagnés de compagnons plus faible que lui, mais déterminé et de sa petite soeur.
Dit comme ça, ça donne l'impression d'un résumé totalement cliché d'animé. Mais le pire, c'est qu'en dehors du protagoniste principal, les personnages ne sont souvent résumable à un seul trait de caractère : le blasé, le trouillard, le colérique, la douce.
Mais, là où ça fonctionne, c'est que c'est bien raconté : ça en fait juste assez pour que ça soit toujours divertissant ou touchant. Rien que Tanjiro, le personnage principal est un modèle. Certes c'est un personnage positif et mu par la persévérance, mais il possède une bonté qui fait qu'il verra, contre vent et marée, le bon en tout le monde, y compris les démons qu'il affronte envers lesquels il possède une forme de pitié. (Tout l'inverse du grand méchant qui méprise aussi bien les humains que les démons et ne pense qu'en fonction de leur utilité.)
Idem pour les personnages secondaires. Alors, certes, il y a vraiment un moment où j'ai trouvé les deux compagnons du héros, Zenitsu et Inosuke relous. L'un a force de chouiner sans arrêt et l'autre à force de tenter de se battre contre n'importe quel truc. Et pourtant, ils finissent par devenir attachant, malgré le bordel qu'ils sèment, malgré leurs cris incessant, malgré leur stupidité à toute épreuve. Ne serait-ce que parce qu'on les voit tenter de devenir plus fort, de s'amender, de comprendre leurs erreurs.
Et puis, il y a Nezuko. Là encore "la petite soeur" du héros, ça pourrait faire office de cliché, mais celle-ci est spéciale. (Bon, déjà, le manga a trouvé un moyen rude mais efficace d'éviter de l'entendre brailler "Onichan" à tout bout de champs.) De sa nature de semi-démone, elle possède l'exploit d'être à la fois l'un des personnages les plus badass et effrayant ... tout en étant l'un des plus choupi-kawai.
Du reste, même si ça emprunte un format classique : entrainement – monstre à vaincre – victoire après un effort démesuré – hopital (et entrainement) mais tout en gardant ça à l'esprit.... il n'y a jamais un moment où ça devient chiant à suivre : les démons ont tous des pouvoirs hyper balaisess, une thématique intéressante qui va souvent de paire avec le milieu où va se dérouler l'histoire : maison dont les pièces changent, foret remplie d'araignées, train (je triche l'arc n'est pas encore sortie en animé.) Idem pour les protagonistes apparaissant en cours d'arc afin d'appuyer le héros et qui se révèlent souvent avoir des pouvoirs étonnant et insoupçonnés.
Graphiquement, c'est beau :
Ha, sans parler de l'univers assez prenant entre tradition et.... ancienneté. Le personnages utilisent les codes et les vêtements des samouraïs dans un monde début Xxe siècle et sont en complet décalage avec les changements à venir dans le pays. (D'ailleurs, autre indice : le grand méchant est le seul personnage a porter des vêtements modernes.) Le manga transpire un côté "japon traditionnel" qui ma fois n'est pas déplaisant du tout.
Bon, et puis on va pas se leurrer, on est dans l'un des animé de baston les plus beau de la saison. Bon, certes, avec un One Punch Man saison 2 complètement foiré et un Fire Force qui semble faire le minimum syndical, y avait pas trop de concurrent à côté. (Quoi qu'on me soumet le nom de Vinland Saga dans l'oreillette.) L'animation est niquelle, les personnages sont d'autant plus colorés que l'adaptation a accentué leur aspect cartoonesque, rond et simple. Les scènes de baston sont belles, fluides et l'on comprend très bien l'idée que le katana de Kenjiro refait la vague d'Okusaï.
Et puis la bande son est impeccable. Yuki Kajiura a un peu mis de l'eau dans son vin depuis ses "grandes orchestrations en latin" qui faisaient sa spécialité au début des années 2000 (Haaa, Noir, quelle belle ost pour une belle arnaque) mais on sent toujours le souffle épique là où il faut.
Bref, j'ai vraiment accroché aux 26 épisodes de Demon Slayer et c'est avec plaisir que je remettrais ça pour une saison d.... pour le film à venir.