Dérapages
6.4
Dérapages

Série Arte (2020)

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Cantona met un gros tacle au libéralisme

Après l’adaptation de son roman Trois jours et une vie pour le cinéma par Nicolas Boukhrief, c’est un nouveau polar de Pierre Lemaître qui est adapté, mais cette fois pour le petit écran, et plus exactement pour une série en six épisodes commandé par Arte. On y découvre Éric Cantona sous les traits d’Alain Delambre, un ancien DRH au chômage depuis six ans, un quinquagénaire se croyant fini qui va, à sa plus grande surprise, être convoqué à un entretien par un cabinet de recrutement pour le compte d’une grosse multinationale. Sa mission, s’il l’accepte, consistera à déterminer quel sera le cadre de cette société le mieux à même de gérer un plan de restructuration qui va conduire au licenciement 1250 personnes dans une usine de Beauvais. Pour obtenir ce job, Delambre est prêt à tout, quitte à mettre sa propre famille en danger.
Dans un récit en flash-back, Delambre, le crâne rasé, En marcel bleu et tatoué, raconte son aventure depuis ce que l’on imagine être une cellule de prison. Il nous faire remonter au tout début de ce qui l’a dans cette incroyable affaire.


D’abord un peu réticent au départ à voir Éric Cantona dans le rôle principal d’une série, lui que l’on a rarement vu à son avantage en tant qu’acteur, on se laisse finalement convaincre par sa prestation très physique dans ce récit diablement bien ficelé de Pierre Lemaitre, dans ce polar social qui est avant tout une satire, une critique du monde libéral, de ces multinationales sans foi ni loi, avec ici dans le rôle du big boss le comédien Alex Lutz, plutôt convaincant en PDG cynique et manipulateur. Aux côtés de Cantona on retrouve également Gustave de Kervern dans le rôle du bon pote geek, génie de l’informatique un peu alcolo, et Suzanne Clément qui incarne la bonne épouse dévouée mais totalement dépassé par les accès de colère de son mari et son projet fou dont elle ne comprend finalement pas grand-chose.


Par certains aspects, Dérapages fait penser aux drames ou polars sociaux de Lucas Belvaux, Pierre Jolivet et plus récemment à ceux de Stéphane Brizé (La loi du marché, En guerre). Des films qui font écho, à travers le parcours vécu par les personnages qu’ils mettent en scène, à cette mini-série plutôt réussie et captivante et en tout cas plus fine et maligne qu’elle n’y parait au départ. Une vraie bonne surprise donc que cette adaptation mise en scène par Ziad Doueiri, réalisateur pour la série Baron noir ou encore pour des films comme L’insulte et L’attentat sorti en 2013.
https://www.benzinemag.net/2020/04/23/arte-netflix-derapages-cantona-met-un-gros-tacle-au-liberalisme/

BenoitRichard
7
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le 23 avr. 2020

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Ben Ric

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