Une toile de fond sympathique malmenée par un humour pas drôle

Cher lecteur, il faut que tu saches que les animes sont au monde de l'Animation ce que les super héros sont aux mondes de la Bande Dessinée, j'ai beau tenté de m'y intéresser, je peine énormément à les apprécier.

En regardant pour la première fois un épisode de Desert Punk, je me trouvais alors accroché par cet univers post-apocalyptique où l'eau est d'une grande rareté et où les hors-la-lois, les colons et les chasseurs de primes se mêlent dans une série de conflits et de collaborations.
Le travail artistique fourni a plutôt bien marché et je suis franchement fan de l'esthétique de Desert Punk (aussi appelé le Démon du Désert dans la VF), un chasseur de prime équipé d'un Remington et d'une série de gadget permettant d'opposer sa ruse au surnombre de ses adversaires.
Le problème est que si le ramage est joli, les scénarii des épisodes concourent dans le navrant et le gênant, la série se veut avant tout une parodie de ses univers post-apocalyptiques des années 70 à la façon de Ken le Survivant (je ne connais que cet anime que de nom et de générique), et c'est là que ça bloque.
Les personnages présentés sont tous des déclinaisons de divers archétypes connus, ainsi on se retrouve avec un protagoniste pervers et obsédés, une bimbo qui le roule toujours dans la farine, de grands méchants aux méthodes de combat peu orthodoxe, une commandante d'un puits de forage d'eau ayant une sacré paire de galons...
Je n'ais rien contre les archétypes mais le problème c'est que dans le cadre d'une série qui se veut drôle, ils peuvent desservir le propos et les situations en les faisant anticiper par le spectateur, les personnages ne dépassent jamais ses archétypes, du coup les situations sont largement pressenties et il manque la surprise qui pourrait me faire m’esclaffer.
Par exemple, dans Kaamelott, lorsque dans un épisode Arthur envoie Perceval et Karadoc en éclaireur pour estimer le nombre de leurs ennemis avant une bataille, Perceval prend à contre-courant son rôle d'idiot en comptant à l'homme près le nombre de soldats ennemis, créant ainsi un comique de situation où Arthur perd son ton las et est muet de surprise.
Dans Desert Punk, cela n'existe pas, ainsi dans un des premiers épisodes, Desert Punk s'arrête pour passer la nuit dans un avant-poste de forage, or ce dernier risque de se faire attaquer par des bandits mais Desert Punk ne veut pas s'en charger, les ouvriers de l'avant-poste vont alors lui présenter la commandante... Vous avez devinez la fin, comme Desert Punk est un obsédé sexuel, il va tout de suite accepter de défendre l'avant-poste après avoir aperçu la poitrine "Persuasion+12" de la commandante...
Les épisodes s'enchaînent mais les personnages n'évoluent pas, cela pénalise énormément l'envie de les suivre, le caractère obsédé du héro entraînent un dégoût de plus en plus accentué par les diverses blagues graveleuses qui m'ont fait me tenir silencieux en me disant "c'était une blague?", aucune trame générale se dégagent sur les épisodes que j'ai vu (et j'ai du en voir une dizaine sur 24). Le seul truc de la série qui m'a fait tenir le coup au final est l'univers désertique parsemé de vestiges d'immeubles, de colonies éloignées... Cet aspect de l'univers avec un goût de "Fallout" qui me faisait regarder l'épisode suivant uniquement que pour me faire présenter l'univers, mais cette série étant une parodie, l'action tourne principalement autour des personnages ce qui m'a fait lâcher prise.

Bref, dommage, j'ai carrément eu de la peine pour les doubleurs qui devaient lire ses blagues afin de les enregistrer, j'espère qu'au moins ils étaient bien payés...