So That's Why the Bourgeoisie Sucks

A force d'imposer des trucs de Otaku (HxH, F0, SnK etc...) à ma moitié, c'était fatal, au bout d'un moment, elle en a eu marre. Elle a donc décidé de me punir. Elle a décrété que c'était à mon tour de subir un truc bien Girly de son choix. Au début, ça m'a pas fait trop peur ; ma moitié n'étant pas vraiment le stéréotype de la nana aux gouts Girly (son film préféré, c'est pas Coup de foudre à Notting Hill, c'est Snatch (et ouais, no rage dude)), du coup je lui ai un peu rit au nez... C'est alors qu'elle m'a balancé Desperate Housewives et ses 180 épisodes de 40 minutes à la face et là... bin, je faisais de suite moins le malin.

J'avais réussi à me tenir bien éloigné de ce phénomène des années 2000 à l'époque et, de loin, je voyais ça comme un insupportable condensé de tout ce que je pouvais détesté dans les programmations visant ostensiblement un public féminin ; des histoires niaises, des personnages creux, une absence total de sous-texte, un scénario fainéant à souhait... Vil connard pétri de préjugés débiles que j'étais (et que je suis surement encore un peu). Parce que bon, au final, Desperate Housewives, bin c'est étonnamment (ou pas) pas si mal. C'est même pas mal du tout par certains aspects.

Le synopsis pour les ceuss qui (comme moi) ne connaissent pas du tout :

Nous suivons une bande de copines ; la rousse, sorte de cosplay vintage de Thaïs d'Escufon, caricature de la réactionnaire Reagannienne qui ne jure que par la Bible et la NRA, la brune qui est toute choupinouninette, malgré sa propension à enchainer les boulettes plus vite qu'un Mr Bean sous coke, la blonde qui est une version wish de Loïs dans Malcolm, la mère autoritaire et castratrice, qui sait toujours tout mieux que tout le monde et qui se mêle de tout et surtout de ce qui ne la regarde pas et enfin la latino qui est.... ... ....bonne?....

Et nous suivons les pérégrinations et les états d'âme de toute cette joyeuse bande (et bien d'autre), à travers la fameuse rue de Wisteria Lane, aka la rue la plus dangereuse d'Amérique, où il ne se passe jamais 24 heures sans qu'il y ai au choix, une agression, un enlèvement, un viol, un meurtre, une tentative d'extorsion, un accident de la route, une émeute, une bombe qui explose, une tornade qui passe ou un avion qui s'écrase...

Bon, alors, on va pas se mentir, ça souffre de pas mal de défauts qui font que la note est au final pas si fo-folle que ça, mais bon, c'est plus dû à une certaine lassitude qui me touche presque systématiquement quand je me lance dans une Série longue, car les Séries longues, ça fini toujours fatalement par tomber dans l'un ou l'autre des deux précipices de la Série longue : soit ça tourne en rond, soit ça devient portnawak (raison pour laquelle j'ai d'ailleurs beaucoup de mal de base à me lancer dans une Série longue).

Et oui, Desperate Housewives tombe bien un peu dans ces précipices là (oui, les 2 à la fois).

Oui, il y a plein d'autres problèmes.

Je citerais comme ça certains personnages (une certaine tête de Linette notamment) qui deviennent vraiment trop insupportables à suivre.

Beaucoup de rebondissements extrêmement téléphonés qu'on voit arriver à des km.

Et puis surtout, beaucoup de passages très tirés par les cheveux et forcés, qui sonnaient complètement faux et pas crédible pour un sou.

Mais à côté de ça, je dois confesser que j'ai pas passé un mauvais moment devant.

Y a beaucoup de passages franchement rigolos et une écriture globale assez bien pensée (surtout dans les premières saisons).

Y a de vrais personnages cools. Mention spéciale pour la fille sociopathe de Tom Scavo, sorte de Yagami Raito avec des couettes que j'ai beaucoup kiffé et dont j'ai beaucoup regretté le retrait prématuré du show (j'aime bien les psychopathe et avec cette série, on est servit ; ils sont tous plus frappa-dingue les uns que les autres, c'est génial^^).

Malgré le côté téléphoné sur lequel j'insistais plus haut, bin y a quand même une ou deux grosses surprises,

Et puis surtout, notamment au début, il y a tout un ton grinçant et sarcastique, qui sous des airs faussement lisse, s'amuse à pas mal égratigner l'image de la banlieue chic Américaine et s'amuse à titiller la fragilité Bourgeoise sous les aisselles, un peu à la façon d'un American Beauty. Alors bon, toutes proportions gardées bien sûr, ça va jamais trop loin non plus hein, mais quand même, c'est beaucoup moins innocent que ça en avait l'air et ça, c'est plutôt plaisant.

Bref au final, une expérience globalement sympatoche et aux vues de mes attentes initiales, une sacrément bonne surprise, même si malheureusement, ça traine en longueur et ça bégaye beaucoup.