Abysse du teen show

Critique en hommage à L.A. qui appréciera l'ironie de parler de Winx après toutes ces années. Que de souvenirs non désirés !

C'est un euphémisme de dire que je n'était pas scotché à ma télévision pour les séries télévisées lorsque j'étais gosse. Le fait de ne pas avoir eu du tout de TV a clairement aidé, je suppose.... Mais les vacances scolaires étaient l'opportunité de se mettre à jour des tendances. Si les excellentes Totally Spies et Code Lyoko se distinguaient clairement, j'avais un faible pour les Winx. Alors oui, pas toujours facile d'assumer ses goûts mais que dire ? J'ai toujours eu un pincement pour la magie et les Winx sont par définition un monde féérique.

Transposition réaliste et moderne des Winx, cette série épure toutes les paillettes et le côté enfantin pour un style plus sombre et irlandais. En soi, pas de soucis. Si je me rappelle bien, il y avait de quoi faire quelques overdoses de rose et de girly dans le dessin animé. Donc les pouffia...pardon les fées prennent des selfies, font des FaceTime et font des soirées où l'idée est de se murger le plus possible à coups de bière-pongs, le tout au beau milieu de la campagne irlandaise.

Déjà, premier problème : d'accord pour "moderniser" le concept, mais clairement, à bien des regards, cette série est incapable de sortir du moule des séries fantastiques contemporaines à la Shadow Hunters. Jeunes hommes et femmes concentrés dans des milieux vaguement médiévaux, vaguement magiques, vaguement modernes qui passent leur temps à copuler les uns avec les autres et à se balancer des vacheries à la gueule. Toujours les mêmes mensonges, les mêmes "je ne peux pas te dire, je en suis pas prêt(e)".... pour finir par tout révéler au pire moment ce qui affaiblir les liens qui unissent les héros avant que tout ce petit monde se retrouve pour combattre les quelques monstres que les scénaristes balancent de temps en temps pour rappeler le danger et l'intérêt de cette magie.

Bref, comprendre : c'est sans ambition, aucune ! Alors oui, je veux bien, l'Irlande est bien plus sympa à regarder que Manhattan ou encore des décors en fonds verts mais quand même ! La photographie est minimaliste et les décors d'intérieurs sont mêmes carrément laids. Dommage parce que 80% des 6 pauvres épisodes sont concentrés dans l'école / ancienne forteresse (sérieusement, ça va vraiment eu un usage militaire ce lieu ? Vraiment pas évident du tout).

Je passe outre le non-développement des personnages dont le parachèvement de la nullité reste tout de même les clichés évidents tel le jeune soldat qui s'entraîne depuis sa toute jeune enfance pour être à la hauteur de ce père si puissant et courageux qu'il n'a jamais connu et qui est mort en combattant le mal mais en fait, spoilers, celui ci est bien vivant et est en plus un enfoiré de première qui n'a pu être arrêté que par le mentor du gamin qui lui a pourtant toujours raconté que ce père était un héros. Vous avez compris l'idée. C'est convenu, nul et assez emmerdifiant.

Parallèlement, on a le droit aux mêmes incohérences scénaristiques : et vas-y que tu rentres dans le bureau de la directrice -qui n'a rien du tout à cacher- comme dans un moulin, et vas-y que tu rentres dans la salle secrète -où il n'y a rien du tout de caché- comme dans un moulin avec un piège qui n'est même pas changé mais juste remis en l'état lorsque la directrice s'en rend compte; et vas-y qu'une pièce militaire -où il ne faut pas rentrer mais promis, on a rien à cacher- est juste fermé par un cadenas ??!! Le moindre de ces abrutis boutonneux peux balancer des éclairs ou des flammes mais juste un bon vieux cadenas pour fermer une porte pas du tout suspecte ?! je sais pas, je pensais que la directrice était capable de magie elle aussi, en fait. Pardonnez-moi !

Les effets spéciaux sont assez quelconques puisqu'on parle de magie. C'est dommage, c'est juste un peu le coeur de la série, en fait. Désolé, les gars, c'est juste le job numéro 1 par définition.

Bon, je ne vais pas m'étendre davantage : intrigue poussive, développements limités, ambition faible, charisme nul... bref, ça manque de ...magie ?