Quand la magie vire au gris, mais pas trop brillant

Destin : La Saga Winx, c’est un peu comme si on avait décidé de prendre ton dessin animé coloré d’enfance, d’enlever toutes les paillettes et de le tremper dans un filtre Instagram sombre. On te promet une réinvention mature et edgy de l’univers féérique des Winx, mais ce que tu obtiens ressemble davantage à un Riverdale avec des fées qui font des crises existentielles entre deux sorts mal maîtrisés.

Le pitch est simple : Bloom, une ado qui découvre qu’elle est une fée, débarque dans une école magique pour apprendre à gérer ses pouvoirs… et ses émotions. Entre drames scolaires, romances compliquées et menaces surnaturelles, la série veut jongler avec beaucoup de thèmes, mais finit souvent par les survoler avec la grâce d’un papillon fatigué.

Le casting fait ce qu’il peut, mais les personnages manquent de la magie qui les rendait attachants dans le dessin animé. Bloom est censée être le cœur de la série, mais sa quête d’identité est si dramatique qu’elle en devient parfois agaçante. Les autres fées ? Elles sont là, mais leur développement se fait à la vitesse d’un escargot. Musa n’a plus de pouvoirs émotionnels, Stella a troqué son charisme pour des problèmes d’attitude, et Flora… n’est même pas là (coucou Terra, on te voit).

Visuellement, la série joue la carte du réalisme sombre : des décors froids, des uniformes sans éclat, et une école magique qui ressemble plus à un pensionnat déprimant qu’à un endroit où tu apprends à voler. L’univers féérique est tellement terre-à-terre qu’on se demande parfois si on est vraiment devant une série sur des fées.

Les intrigues ? Elles oscillent entre prévisibles et maladroites. La romance entre Bloom et Sky est aussi passionnante qu’une tisane tiède, et les méchants (coucou les Brûlés) manquent cruellement de menace. La série essaie de compenser avec des twists, mais la plupart tombent à plat, faute d’un vrai suspense.

Le point positif, c’est que la série tente d’aborder des thèmes plus adultes, comme l’identité, la pression sociale et les relations toxiques. Mais ces sujets sont traités avec autant de subtilité qu’un sort de feu lancé dans une forêt humide.

En résumé : Destin : La Saga Winx essaie de moderniser un classique de l’animation, mais perd en chemin la magie et l’énergie qui faisaient son charme. Une série qui pourra intriguer les curieux et séduire les amateurs de drames ado sombres… mais qui risque de décevoir les fans des fées qu’on aimait pour leur éclat et leur optimisme.