Que l'on continue en 2022 à confier à Josée Dayan la réalisation de téléfilms historiques après notamment les terrifiants Misérables (2000) et les cataclysmiques Rois maudits (2005) reste une énigme, tout comme le fait que la moitié de Paris (ici Adjani, Depardieu, Balibar, Ledoyen...) continue de la suivre dans ses délires.
Tout est risible à commencer par le jeu d'acteurs terriblement mal dirigés. Adjani elle-même, perdue dans des postures affectées qui lui donnent tantôt l'air d'une pseudo Morticia Addams, tantôt celui d'une évadée d'hôpital psychiatrique, quand ce n'est pas celui, ahuri, d'une midinette à la frontière de l'idiotie, ne convainc pas une seconde. Sans parler de Joey Starr qui crache son texte et qui est aussi crédible en courtisan que le serait Luchini en GI ou en astronaute.
Les costumes, les accessoires, les décors, comme toujours avec Dayan et ses équipes, sentent les fantasmes exagérés sans le budget : les robes Renaissance qui prennent des allures de Christian Dior passé chez Alice au Pays des Merveilles, les écussons mal peints tout droit sortis d'un Moyen-Âge de fantasy... Et que dire du scénario, sans doute volontairement bavard pour combler les lacunes historiques supposées du téléspectateur moyen, qui multiplie les flashbacks brumeux, se perd dans des intrigues inquisitoriales sans saveur et sans fondement historique.
Alors que The Crown et d'autres séries anglo-saxonnes (Rome, The Borgias, Medici... pour n'en citer que quelques unes) ont depuis longtemps déjà démontré qu'on peut mettre en scène avec efficacité et talent une histoire romancée, force est de constater que France Télévisions se vautre en continuant de faire de mauvaises recettes avec de très mauvais cuisiniers.