Le cercle des professeurs blancs disparus !

Même si "Directrice" est une série plutôt agréable à suivre (grâce à ses deux acteurs principaux), elle n'en est pas moins une série woke et "subtilement" raciste à l'encore des blancs. Cette série est certainement culte pour Rokhaya Diallo et Taha Bouhafs.

Le speech : Sandra Oh incarne la nouvelle directrice (Ji-Yoon Kim) du département d'anglais d'une prestigieuse école et elle est la première racisée à occuper ce poste. Elle devra composer avec l'ingérable professeur de lettre Bill.

D'entrée, le décor est planté : les professeurs blancs sont vieux, grabataires et à la limite de la sénilité, ils sont décrits comme étant incapables de comprendre que le monde change, ils sont égoïstes repliés sur leurs privilèges. Il y a certes un professeur blanc (Bill) qui n'est pas vieux, mais malheureusement, il est gaffeur et alcoolique.
A l'inverse, la professeur noire est jeune, novatrice dans sa façon d'enseigner, bienveillante et naturellement sympathique. Et la directrice asiatique (Sandra Oh) a le coeur sur la main.

Pour avoir fait un salut hitlérien en cours, Bill, le prof ami intime de Ji-Yoon Kim, devient la bête noire des étudiants qui réclament sa tête.

A ce moment-là, la série prend une tournure sympathique puisqu'elle semble dénoncer le wokisme qui s'étend dans les universités américaines et qui ressemble de plus en plus à la Révolution Culturelle chinoise. Et même les profs vieux et blancs apparaissent sous leur meilleur jour, sympathique ou franchement rigolos.

Mais je n'ai pas aimé la fin

La série semblait emprunter un chemin subversif pour finalement nous délivrer le message colporté par les racialistes sur le prétendu privilège blanc.
Elle aurait pu être grinçante en dénonçant le totalitarisme woke (je fais référence par exemple au nouvel ordre moral régnant à l'universite d'Evergreen). Mais non, elle choisit de nous montrer que la carrière de Ji-Yoon Kim est brisée parce qu'elle a fait le choix de défendre son collègue et ami blanc Bill.

C'est une série Netflix, on pouvait donc se douter qu'elle choisirait la voie du conformisme.

Attention, malgré ma lecture critique, il faut reconnaître que la série est réussie. Les acteurs ajoutent une plus-value énorme (Sandra Oh, Jay Duplass, Holland Taylor, entre autres). La série nous montre un monde en mutation (les minorités aspirent à occuper des postes à la hauteur de leur talent) et ce dans un milieu peu traité en mode série. Et puis, la série est parsemée de moments vraiment drôles.

Peut-être que "Directrice" est écrite sur plusieurs saisons. On peut espérer que dans une hypothétique saison 2, elle sera plus corrosive. Alors je réviserai peut-être mon jugement...