La série Lupin est plutôt bien construite, les épisodes s’enchaînent sans temps mort, Omar S’y est objectivement un bon acteur.
Mais était-on obligé d’être aussi manichéen ?
Que voyons-nous ?
Un bourgeois blanc, raciste et mafieux. Lorsqu’il parle du père d’Omar Sy, il dit qu’il est malin comme un singe...
Un noir (le père d’Omar Sy) est d’une grande humanité.
Des lycéens blancs agressent le gentil petit noir.
Des employés d’entretiens, noirs ou maghrébins, qui bossent tandis que le vigile blanc dort sur son poste de travail ou regarde un match de foot sur son téléphone.
Des blancs qui achètent des tableaux hors de prix et boivent du champagne.
Un policier blanc (plus tard commissaire) corrompu.
Des gardiens de prison blancs haineux.
Des flics blancs donc bornés, énervés et incompétents (forcément).
Mais heureusement, parmi ces flics incultes il y a un un policier maghrébin qui est fan d’Arsène Lupin et qui a tout compris ! Il aura d’ailleurs du mal à convaincre ses collègues (en même temps, c’est normal puisque ses collègues sont blancs donc cons...).
On peut légitimement se demander si Luc Besson n’a pas participé à l’écriture du scénario tant les flics caricaturaux semblent sortir de la saga Taxi
Il est vrai que dans cette période Black Lives Matter, il est de bon ton de taper sur ces salauds de blancs...
La saison 2 (critique ajoutée le 13 juin 2021) :
Cette saison 2 (ou partie 2) s’annonce encore plus caricaturale que la première.
Dès les premières minutes, on voit le personnage Assane Diop (adolescent) être confronté à un vendeur de violons raciste. Quelques minutes après, Assane Diop (adulte cette fois) entre dans un café. Tout le monde s’arrête de parler et le regarde avec inquiétude ou étonnement.
Nous sommes en 2020, pas en 1950 ! Aujourd’hui, les gens sont habitués à croiser des noirs.
À vouloir surfer sans fin sur le mouvement Black Lives Matter, la série Lupin s’enfonce dans le grotesque.
Je note une contradiction flagrante avec le début de la série quand Assane Diop expliquait qu’il pourrait facilement voler dans le musée puisque eux les noirs étaient invisibles aux yeux des gardiens.
Par ailleurs, Omar Sy est quasiment un super-héros. Il détrousse des individus avec une grande facilité, d’une petite chiquenaude il neutralise des agents de sécurité. Rien ne lui résiste.
Il est un grand séducteur en plus d’être un grand manipulateur. Il devine tout, il est omniscient.
À côté de lui, tous les autres personnages sont bêtes à manger du foin.
Demander à Assa Traoré d’écrire les scénarios n’était pas une bonne solution.