Dirty Sexy Money
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Dirty Sexy Money

Série ABC (2007)

Quand l’argent fait salir les mains, et que le drame familial ressemble à un Soap doré

Dirty Sexy Money, c’est un peu comme plonger la tête la première dans un bain de champagne servi dans une coupe en or, tout en regardant des milliardaires se tirer dans les pattes. Imagine Succession, mais version soap opera de luxe, avec des complots, des secrets de famille, et des tenues couture dignes d’un défilé permanent. C’est la haute société qui se prend les pieds dans sa propre opulence, et toi, tu es là pour savourer chaque intrigue aussi tordue que les courbes du dernier yacht acheté par l’un des personnages.


L’histoire suit Nick George, un avocat à peu près normal qui se retrouve propulsé dans l’univers extravagant et dysfonctionnel de la famille Darling, une dynastie de riches New-Yorkais qui semblent accumuler les scandales comme d’autres collectionnent les voitures de luxe. Nick est le fils de l’ancien avocat de la famille, et suite à la mort mystérieuse de son père, il se voit offrir un job bien payé (genre, vraiment très bien payé) pour prendre la relève. Sauf que ce job, c’est moins un rêve doré qu’un cauchemar bling-bling. Entre gérer les crises existentielles des membres de la famille et couvrir leurs frasques incessantes, Nick passe plus de temps à éteindre des incendies (métaphoriques, bien sûr) qu’à profiter de son nouveau statut.


La famille Darling, c’est la quintessence de l’excès. Ils sont riches, beaux, puissants… et complètement cinglés. Il y a Tripp Darling, le patriarche qui dirige son empire avec une main de fer (mais pas assez pour éviter les dérapages de ses enfants), Letitia Darling, la matriarche élégante et manipulatrice, et une flopée d’enfants adultes tous plus dysfonctionnels les uns que les autres. Karen, la fille aînée, passe son temps à se marier et à divorcer comme on change de robe de soirée ; Patrick, l’héritier politique, mène une double vie amoureuse compliquée ; et Jeremy et Juliet, les jumeaux, alternent entre crises de caprice et tentatives de se faire prendre au sérieux (spoiler : c’est compliqué pour eux).


Visuellement, Dirty Sexy Money est une ode au luxe. Les scènes se déroulent dans des appartements somptueux, des jets privés, des fêtes glamour où chaque verre de champagne vaut probablement le salaire annuel de quelqu’un. La série te plonge dans cet univers de richesse démesurée, mais sans vraiment te donner envie d’y rester, parce que franchement, tout le monde semble un peu malheureux derrière ses lunettes de soleil hors de prix.


Le gros point fort de Dirty Sexy Money, c’est son côté "plaisir coupable". Chaque épisode est un nouveau tour de montagnes russes, avec des secrets qui éclatent, des trahisons, des affaires d’argent, et des personnages qui se prennent les pieds dans leurs propres intrigues. C’est un soap de luxe, avec tous les ingrédients du genre : des triangles amoureux, des complots familiaux, des scandales politiques, et bien sûr, des meurtres non résolus qui planent au-dessus de tout ça. Tu sais que ça va partir en vrille, mais c’est justement pour ça que tu continues à regarder. On est dans le domaine du "plus c’est gros, plus ça passe", et Dirty Sexy Money l’assume à fond.


Mais voilà le hic : à force d’accumuler les intrigues rocambolesques, la série finit par s’essouffler. Les personnages, aussi excentriques soient-ils, deviennent un peu répétitifs dans leurs déboires. Au bout de quelques épisodes, tu te demandes combien de fois Karen va pouvoir tomber amoureuse de Nick, combien de scandales Patrick peut gérer avant de craquer, et surtout, combien de crises Juliet peut provoquer avant qu’on arrête de lui prêter attention. Le schéma "problème - scandale - résolution - nouveau scandale" tourne un peu en rond, et ça devient difficile de vraiment s’attacher à ces personnages qui semblent tout faire pour s’autodétruire.


Et Nick, dans tout ça ? Il est censé être le "gars normal" qui essaie de garder la tête hors de l’eau, mais au bout d’un moment, il donne l’impression d’être aussi piégé par le drame que les Darling eux-mêmes. Certes, il essaie de rester droit dans ses bottes (enfin, dans ses mocassins de luxe), mais même lui finit par se laisser emporter par cette spirale de richesses et de manipulations. Le personnage, bien qu’attachant au début, devient un peu fade face à la folie des Darling, et on se demande parfois pourquoi il reste.


Le vrai point faible de Dirty Sexy Money, c’est son manque de subtilité. Là où d’autres séries de riches et puissants, comme Succession ou Dynasty, parviennent à injecter un peu d’humour noir ou de tension, Dirty Sexy Money se contente souvent d’empiler les scandales les uns sur les autres sans vraiment les approfondir. C’est amusant, certes, mais ça manque de mordant à long terme. On aurait aimé un peu plus de complexité dans les intrigues et moins de surenchère dramatique pour le plaisir du sensationnalisme.


En résumé, Dirty Sexy Money est une série qui brille par son opulence, ses scandales et ses personnages larger-than-life, mais qui finit par se perdre dans son propre luxe. Si tu aimes les drames familiaux où chaque épisode est une nouvelle explosion de secrets et de manipulations, cette série te tiendra en haleine. Mais si tu cherches un peu plus de profondeur ou des personnages auxquels t’attacher vraiment, tu risques de rester sur ta faim. C’est un soap déguisé en série glamour, et pour ça, il faut savoir l’apprécier pour ce qu’il est : une plongée dans un monde où l’argent ne fait peut-être pas le bonheur, mais il fait des histoires sacrément divertissantes.

CinephageAiguise
6

Créée

le 29 oct. 2024

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