L'une des critiques SC positives de cette série explique que Disclaimer lui a donné envie de hurler devant son écran : lui et moi avons ça en commun. Une réalisation clinquante comme on pourrait l'attendre d'un étudiant en cinéma fraîchement sorti de l'école, qui balance des "trucs" à l'écran (les fondus au noir Looney Tunes, la photographie David Hamilton, la musique sirupeuse permanente, les chats sous cocaïne qui sont d'absolument tous les plans...) en espérant que quelque chose finisse par coller, sans aucune âme ni aucune idée ; des acteur·ices complètement paum·ées, tentant d'incarner des personnages pas écrits dans des situations jamais vécues en faisant des têtes de vignettes Youtube pour tenter de leur insuffler - en vain - quelque chose ; une intrigue qui stagne depuis l'épisode 1 pour enfin révéler son twist 6 heures plus tard ; des scènes de sexe à la croisée d'American Pie et de Color of Night. Bienvenue dans Disclaimer !
Certes, cette série donner envie de hurler sur son écran comme un vieux monsieur crie sur les nuages. La raison ? Les personnages ont tous des comportements in-ex-pli-cables pendant 6 épisodes, mais rassurez-vous, tel Shyamalan, Cuaron va tout vous expliquer dans le 7e épisode et là... Ha ! Vous allez pouvoir vous aussi crier au génie ! (enfin, à condition de ne pas trop y réfléchir). Reste que pendant 6 heures, vous allez vous en fader des mines menaçantes de figurants dirigées vers Cate Blanchett, dont le regard meurtri traduit bien qu'elle n'a pas le droit de raconter sa version des faits parce que dans son contrat c'est écrit "big reveal in last episode - stay strong".
Le truc qui m'a peut-être semblé le plus ridicule (et ce n'est pas peu dire), c'est le rapport au livre dans cette série, qui montre tristement à quel point Cuaron n'a jamais dû lire de bouquin de sa vie (à part celui sur lequel est basé la série, et le Harry Potter qu'il a adapté en film). Un vieux pépé hirsute (Kevin Kline, qui justement joue comme un méchant dans un Harry Potter, tiens) publie un livre à compte d'auteur. C'est donc un livre sans éditeur qui ne bénéficie d'aucun réseau. Aux Etats-Unis il s'en publie entre 2 et 3 millions par an, pour une moyenne de 250 ventes sur l'ensemble de la vie du livre. Mais comme par magie, ce livre-là, qui en terme de contenu semble ne pas avoir grand chose à envier à un Arlequin, va se retrouver entre les mains de chaque citoyen de cette ville... et chacun de ces citoyens va le lire de bout en bout ! Cette fameuse scène où Catherine arrive à son boulot et croise les regards accusateurs de chaque collègue, présentement occupé à feuilleter le livre, nous a presque fait éclater de rire tant on se serait cru dans un ZAZ, et restera pour moi le symbole de la qualité d'écriture générale de Disclaimer.
Si Leslie Nielsen avait débarqué à ce moment-là par contre, ça aurait été 10/10 chef d'oeuvre.