The mad man with the blue box.
Hier soir sur la BBC se terminait la saison 7 de Doctor Who. Sur un cliffhanger, bien évidemment, puisque c'est Steven Moffat qui a écrit l'épisode (si vous le voyez à l'occasion, n'hésitez pas à le massacrer) Je me suis donc dit qu'il était temps, après 6 années de fanatisme absolu, d'écrire quelques mots sur cette série.
Pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler, sachez au moins que le Doctor est un Seigneur du temps. Le dernier de son espèce, disparue pendant la Grande guerre du Temps l'opposant aux Daleks, qui voyage à travers le temps et l'espace dans une cabine de police, la célèbre blue box communément appelée le TARDIS (Time And Relative Dimension In Space). Au fil des saisons, il rencontre des femmes (oui) qui deviennent par la suite ses compagnes de voyage et passe son temps à les sauver d'une mort certaine. Au dernier moment, bien évidemment.
Alors si la description semble pour certains être celle d'une série de science-fiction médiocre, je la considère personnellement comme la meilleure de toutes, presque une institution ! Au diable Star Trek, Battlestar Galactica, les aventures du Doctor vous feront tellement rêver qu'une fois commencé, vous ne pourrez plus vous en détacher.
Avec le Doctor, on découvre l'espace, de nouvelles planètes, de nouvelles galaxies ou mondes parallèles. On y rencontre des espèces toutes aussi surprenantes les unes que les autres, qui vont du simple rhinocéros martien au Diable lui-même. C'est toute une mythologie qui a été construite, toute l'Histoire de l'Univers et de ses habitants qui a été écrite, et c'est ce qui nous permet d'explorer de nouveaux horizons ou de résoudre des problèmes dont on n'aurait jamais soupçonné l'existence. Nous voyageons avec lui, et pendant 45 minutes, nous prenons la place de ses compagnons, totalement plongés dans l'histoire.
Mais en plus d'explorer l'espace, le Doctor explore également le temps. Malgré une véritable adulation du Londres moderne, il nous fait également revivre l'Histoire du monde, et la réécrit même parfois. On y apprend que les daleks étaient nos ennemis lors de la Seconde Guerre mondiale, ou que les russes ont failli faire exploser la bombe H pendant la Guerre Froide, car un alien se cachait dans leur sous-marin. Dans les ruelles de Londres, on peut rencontrer Conan Doyle, ou Shakespeare. A New-new-new-(répéter 14 fois) York, on découvre la science post-humaine. A Washington, on rencontre le président, lors d'une affaire des plus étranges.
Enfin, Doctor Who (quoiqu'on en dise) ça fait peur. Je ne vais pas vous mentir, j'évite toujours de cligner des yeux quand je vois une statue. Les Silence, ces créatures que l'on oublie avoir vu dès lors que l'on détourne le regard, ou les Anges Pleureurs qui ne peuvent bouger que lorsqu'ils ne sont pas observés, sont tout bonnement terrifiants. Rigolez, rigolez si vous voulez, mais essayez un de ces épisodes dans le noir, on en reparlera !
Toujours adaptée avec humour, la série est brillamment écrite, fondée sur des connaissances solides de la physique, de la SF moderne ou de l'Histoire, et les mauvais épisodes se comptent sur les doigts de la main. Les acteurs sont époustouflants. Que ce soit David Tennant ou Matt Smith pour leur fabuleuse touche de folie, ou Tom Baker dont les sentiments se lisent sur son visage, l'humour british est excellent. Rappelons que la seule arme que porte le Doctor est un tournevis sonique, qui peut ouvrir toutes les portes, déverrouiller tous les systèmes mais ne peut rien contre le bois (presque un nouveau Green Lantern qui a peur du jaune).
Alors oui, certaines créatures sont mal faites (voire très mal faites) mais le scénario, les dialogues, profonds et recherchés, les acteurs, les situations invraisemblables et les fins imprévisibles font de cette série la meilleure série de SF.
Mais elle s'apprécie quand on la découvre, pas quand on la raconte. On se moque souvent de moi quand je dis que je regarde Doctor Who. « Quoi, mais arrête c'est trop mal fait wesh, on dirait du carton des années 1980 ». Je n'ai qu'une chose à dire, que Crom les préserve, ils ratent un chef d'oeuvre.
Et comme dirait Sheldon « If you don't get a TARDIS, you suck and your party sucks ».