Dollhouse, j'en avais énormément entendu parler par le passé. De loin, ça ressemblait à une série assez étrange avec un potentiel de dingue, autant dans le comique que le thriller. Eh bien, après un visionnage intégral, j'ai bien envie de dire "défi relevé".
Alors, ça parle grosso-modo d'une agence secrète qui utilise des humains comme coquille vide dans laquelle on peut implanter n'importe quelle mémoire pour remplir telle ou telle mission, allant de l'escorte à des choses plus... Drastiques. Dès le premier épisode, on est tenu au courant que par le passé, cette agence a été victime d'une de ces coquilles vides qui a tué et mutilé nombre de résidents, connu sous le nom d'Alpha, il aurait été victime "d'hybridation".
Et voila le défaut principal de la série, ce qui m’empêche de lui mettre la note maximale : Alpha est le méchant le plus mal exploité de la création. Sur ce paragraphe, je vais dévoiler quelques éléments, je vous préviens. Alpha est un personnage qui possède 48 personnalités. Des savants, des criminels, des schizophrènes, des amoureux transits et des gigolos. Avant d'intégrer Dollhouse, il avait déjà un sombre passé et toutes ces mémoires implantées se sont mélangées dans son cerveau. Bref, un méchant complexe, génial, malsain, comique, torturé mais surtout, le top du top : Présent dans trois épisodes (sarcasme). On le met en place lors du pilote, on fait monter la sauce pendant au moins quatre autres épisodes sur son cas et on ne le voit presque jamais. J'ai été salement déçu de voir un tel travail de développement limite jeter entre la poire et le fromage pour faire la jonction entre deux fils rouges.
Sinon, d'un point de vue absolument subjectif, je n'aime pas du tout le personnage campé par Miracle Laurie. Je trouve cette actrice totalement dépourvue de charisme, à tel point qu'à chaque fois qu'elle apparaissait à l'écran, ma seule envie était de la voir en sortir le plus vite possible. Je ne saurais vraiment pas expliquer pourquoi mais je n'ai pas réussi à m'attacher à elle et la plupart de ces scènes m'ont été limite insupportables.
Mais bon, il y a tout le reste, et Dieu que c'est bon ! La musique est malsaine comme il faut (principalement inspirée du thème de Rosemary's Baby), chaque perso a un background, une histoire et une part d'ombre (ou de lumière s'il s'agit d'un antagoniste). La mise en scène épurée, quant à elle, est une idée de génie. Elle crée immédiatement un décalage étrange, une sensation de fascination glauque pour quelque chose qu'on ne devrait pas voir. De plus, la série est filmée avec un léger effet de flou qui renforce l'aspect factice des visages et des corps montrés. En plus, le scénario progresse et termine tellement loin de son idée de base qu'on en oublie presque les premiers épisodes. Du point de vue de l'écriture, c'est un très bon travail : On s'attache aux coquilles vides, on éprouve un plaisir coupable à se ranger du coté de Dollhouse et tout ce qui tient à la tension est extrêmement bien géré.
Donc oui, je vous conseille cette série à 200% à condition de faire abstraction de quelques détails. Sans compter qu'à la base, elle devait faire au moins deux saisons de plus, ce qui explique certainement l'absence de quelques méchants sous-développés et une saison 2 beaucoup plus speed que la précédente.