Si ce qui est montré en cette série, c'est ce que sont devenus essentiellement les grands laboratoires pharmaceutiques, c'est à dire des machines à produire du fric grâce à d'habiles campagnes de marketing ventant les mérites de leurs produits souvent toxiques en toute irresponsabilité, il est assez évident que ce qui se dessine là, en arrière plan, c'est bien la sinistre vérité du capitalisme dans son ensemble. Pour une fois, nous en voyons le visage en pleine lumière alors que ce visage demeure le plus souvent anonyme, invisibilisé par la vaste machinerie qui le véhicule mondialement. Il est bien sur possible de reconnaître ses traits superficiels dans les trognes sinistres des politiciens, des bureaucrates ou des hommes « d’affaire » mais ils ne sont jamais que des pions de ce système, ses serviteurs dévoués manœuvrant dans son ombre.
Le visage du capitalisme se complaît dans l'abstraction, ce n'est jamais lui, c'en est un autre : la malhonnêteté, la tromperie, l’égoïsme, l’avidité, la soif de dominer, la violence, la bêtise. Mais le capitalisme n’est-il pas justement tout cela.
Dans un long processus, qui traversa de nombreuses étapes historiquement, le capitalisme est ainsi devenu, en détruisant tout sur son passage, la forme organisationnelle régissant notre Terre.
Au dépens de tout le reste, au dépens de toutes les autres possibilités qui se sont offertes à travers l’histoire et qui nous auraient permis de construire un monde effectivement humain et respectueux de ce qui l’environne – un monde qui ferait sens pour tous et mériterait d’être pleinement vécu.
Mais le capitalisme se moque bien de nos vies. Devenu une gigantesque machinerie aveugle grâce, entre autres, à sa technologie mise au service du Spectacle qu’il met seul en scène, le capitalisme broie tout ce qui l’environne, humains ou nature, pour le recracher en monnaie, en profit.
Le capitalisme n’a d’autre but : il capitalise. Il n’a pas d’autre horizon, aucune autre perspective.
Rien ne peut le détourner de cet unique objectif. C’est pourquoi il est la mort en marche.
Pour continuer à régner, le capitalisme a su installer le fatalisme en nos esprits : « C’est comme ça, on ne peut rien y faire, ils sont les plus forts ». Pour cela, il lui a fallu instaurer la séparation généralisée, faire de nous des êtres solitaires qui ne savent plus se parler, partager, et surtout penser et agir en commun.
Pourtant des solutions existent, elles sont dans toutes les têtes, innombrables, de ceux qui n’en peuvent plus de ce monde là.