Petite remarque avant-propos : ne tapez pas sur votre téléviseur lors des vidéos d'archives qui concluent le dernier épisode, si vous ne comprenez pas pourquoi vous n'avez pas les sous-titres : ils les ont oubliés. Vous pouvez toujours rattraper le coup en passant vite fait de la VF à la VOSTfr dans les paramètres, pour les moins bilingues, car ce final est tout de même très important pour expliquer l'envergure qu'a pris l'affaire après la résolution que l'on voit dans Dopesick (il serait donc dommage de s'en priver !). Vous voilà donc mis en garde, amateurs de la VF, sans besoin de notice ni d'effets secondaires : attaquez donc Dopesick sans hésiter, une série aux allures de Erin Brockovich dans l'univers du médicament... Ou plutôt : de la drogue. On tombe des nues en voyant comment le marché de l'anti-douleur américain (mais on le sait déjà : le reste du monde doit être pareil) nous prend pour des cobayes prêts à manger des drogues pour s'en mettre plein les poches, avec la bénédiction des Autorités de la Santé (pots de vins et peu d'enquêtes réelles, le combo qui les a poussés à défendre ces vendeurs de crack déguisés en laborantins... Un scandale). On regarde de travers notre armoire à pharmacie, et l'on se demande combien de ces produits-là sont en réalité des placebos (beaucoup, on l'a appris avec les recherches, et cela fait peur...) ou des substances pas aussi contrôlées qu'elles devraient l'être, à l'instar de l'Oxycontin... Jeux de mots dans les notices pour tromper les consommateurs en restant dans les clous de la loi, arnaques aux bons médecins de quartier (le personnage de Michael Keaton nous a fait mal au cœur dans sa descente aux Enfers) et corruption des mauvais, tous les stratagèmes sont bons pour vendre, et on termine sa série en étant persuadés de vérifier plus scrupuleusement ce qu'il y a sur l'ordonnance... On avait déjà balancé la moitié de l'armoire après un reportage France 5 (et on s'en était bien mieux porté), et Dopesick est un rappel à l'ordre pour tous les âges (pour toucher "le public qui ne regarde pas France 5", on va dire élégamment...). Le rythme pêche un peu, la série a tendance à être un brin bavarde sur les bords, et on pense que le format de six épisodes (comme ils durent une heure chacun...) aurait amplement suffit, mais dans l'ensemble Dopesick est d'intérêt public, une prise de conscience non négligeable pour les utilisateurs de Disney+ qui ne s'y étaient pas forcément intéressés jusque-là. Nécessaire.