Dorohedoro est un manga aussi surprenant que son titre. On plonge littéralement avec cette adaptation dans une frénésie d'idées visuelles et cette première saison interloque autant qu'elle séduit.
Personnellement, il m'a fallu quelques épisodes pour rattacher les wagons du plaisir devant toute la créativité de Kyu Hayashida pour créer cet univers déconcertant qui nous saute en pleine gueule dès la première minute.
Que ce soit le duo formé par Caïman et Nikaido, espèce de version électrique et déjantée de ceux des films de buddy movie, celui encore plus barré mais attachant formé par Noi et Shin, l'intriguant En et tous les personnages, entre mages masqués (mention spéciale pour celui en forme de palpitant de Shin ou pour le piaf en moumoute grise dénué de globes occulaires) aux pouvoirs improbables et humains, les deux mondes qui se font écho, qu'il faille passer de l'un à l'autre ou signer un contrat pour lier 2 mages entre eux, tout n'est que surprises, idées folles et délectation pour la rétine.
L'histoire, si elle n'en est pas moins intriguante dans ses premiers instants à cause de tout ce que nous ignorons, prend petit à petit tout son sens au fur et à mesure que l'on se familiarise avec les codes qui régissent cet univers. Et doucement mais surement, on découvre aussi des personnages bien moins manichéens que prévu auxquels on finit par s'attacher avec quelques incursions dans le passé. Et c'est ainsi qu'arrive la frustration.
Cette première salve de 12 épisodes prend son temps pour nous accoutumer et sonne comme une longue introduction qui nous laisse un peu sur notre fin, avec le sentiment que tout va démarrer quand tout s'arrête.
Une entrée dans le monde de Dorohedoro qui va crescendo et, collé aux basques de son tandem phare, à la recherche de l'identité de Caïman, on se familiarise jusqu'à l'attachement avec ses personnages et son style si particulier entre déchainement de violence et touches d'humour au milieu d'un univers inventif. Une seule chose à scander: "la suite, tout de suite !"