- "Quoi ? tu regardes Downton Abbey ?!"
C'était la réaction d'une amie (d'un ton réprobateur), il y a quelques semaines, lorsque je lui ai dit que je regardais en ce moment cette série, sur laquelle elle était assez critique.
Bien sur, le contexte déjà, est particulier. Et je n'aurai pas spécialement imaginé, avant ça, regarder une série sur l'aristocratie anglaise de 1912 à 1925. Le fait est que la série est passée par chez moi, et j'en ai profité pour tester les premiers épisodes, voir ce que j'en pensai.
Le scénario n'est pas forcément le plus original, mais il n'est pas le centre d'intérêt principal de cette série.
Et surtout... Downton Abbey a pour moi un peu ce statut de "série pour papy et mamie" : Une série morale, positive, sans violence, et avec rien qui ne choque trop. Une série qui plaira à toutes les générations... tous les publics, sans risques.
On est pas dans Derrick bien sur (la série des vieux :D)... Mais après Dexter, The Wire, Luther ou Breaking Bad,... ça fait vraiment un changement.
Toutes ces raisons font de Downton Abbey une série qui n'attirera et ne plaira pas forcément à tous.
Ceci étant dit, je trouverai ça dommage que ces quelques éléments empêche d'apprécier le reste : Une série impressionnante par sa réalisation parfaite. Les images, les lumières, sont vraiment belles. Tout est tourné en lieux réels et avec les costumes d'époque... jusqu'aux voitures d'époques. La reconstitution est parfaite. Et surtout : Les acteurs sont tous vraiment excellents.
Ce haut niveau de qualité de la réalisation et du casting m'ont d'ailleurs immédiatement sauté aux yeux en découvrant les premiers épisodes.
Une autre réussite de Dowton Abbey, est de réussir à faire évoluer lentement les comportements, les coutumes, et les relations sociales entre la première saison (qui commence en 1912) et la fin de la série, en 1925. Avec ces évolutions, la série donne un aperçu vraiment intéressant des mentalités (anglaises) pendant ce début du XXe siècle.
Je rajoute ici quelques critiques en "spoiler", à ne pas lire par ceux qui n'ont pas encore vu cette série :
J'ai globalement trouvé deux saisons un peu "en dessous" :
La seconde, qui m'a donné l'impression d'être un peu moins inspirée que les autres... de "flotter" un peu. Les personnages de Lavinia Swire et de Sir Richard Carlisle représentent bien ce sentiment : Ils m'ont semblé assez inutiles et inintéressants. On sent très bien qu'ils ne sont que de passage (il est tellement clair que Mary et Matthew sont amoureux et finiront ensemble)... et leurs scènes m'ont donné l'impression de délayer le scénario, de gagner du temps... plutôt que d'apporter des éléments nouveaux vraiment intéressant à l'histoire.
Et enfin, la dernière saison... Que j'ai trouvé un peu trop "happy end"... et surtout, trop pour tout le monde en même temps. Il aurait été bien je pense je répartir l'arrivée des bonnes nouvelles sur plus d'épisodes de la saison, car tout se dénoue pour tout le monde dans les 2 derniers épisodes.
Du coup j'ai trouvé ça un peu trop marqué, trop exagéré (deux bébés, 3 ou 4 mariages presque, deux promotions au moins,...etc..etc...).
Mais bon... sinon, j'aime bien les happy ends :)
Voilà.
Parfois la série donne le sentiment d'un peu trop positiver. A part quelques rares écueils et moments durs, tout se passe plutôt bien dans cette famille aristocrate "idéale"... ou les maitres s'entendent et respectent tellement leurs serviteurs (et vice versa)... et sont tellement ouverts d'esprits.
Mais bon... Ce côté "moral" et positif a aussi son côté rafraichissant et reposant. Et l'on devient peut-être un peu aigri à trop regarder des séries (et le journal de 20h) où des psychopathes tueurs de bébés font fortune en écrasant leur semblable ?
Au final, Downton Abbey reste pour moi avant tout une bonne série (voir, une très bonne série) tout public, de grande qualité.
L'image qui me vient en tête... est que c'est une série parfaite à regarder en hiver, chez soi, bien installé dans son canapé, en chaussettes, sous une couverture chaude, en buvant une tisane (une boisson chaude quoi). :D
Merde... je suis vieux.