Quand on évoque le nom de Dracula, il vient immédiatement à notre esprit une multitude d'images. Pourtant, très peu savent que le monstre est issu de l'imagination d'un romancier britannique du XIXe siècle : Bram Stoker. Un roman écrit dans un contexte de rejet religieux, l'individu et ses désirs tentent de s'émanciper d'une société anglaise très fermée. Le vampire devient le séducteur, l'homme moderne qui assouvit toutes ses pulsions.
Dans cette énième adaptation, du célèbre vampire, il est nous proposé une variante intéressante. Fidèle à l'esprit initial de l'oeuvre de Stoker, l'histoire prend pourtant rapidement d'autres chemins. Introduire le personnage d'Agatha Van Helsing (reliée au célèbre chasseur de vampires) permet de faire référence à la mythologie médiatique plus vaste du plus célèbre personnage de fiction aux dents pointus. Ici rien n'est vrai, tout est faux mais pourtant il existe bel et bien une histoire des vampires que l'on doit au cinéma, à la télévision, à l'animation et aux livres. Le néophyte, dévoreur de contenus de Netflix, sera probablement perdu et déçu parce qu'il ne sera pas en terrain connu. Connaître le nom de Dracula, ne signifie pas tout connaître de la mythologie du vampire. Les réalisateurs de la série jouent ainsi sur ces codes grâce à des personnages qui s'étonnent eux-mêmes qu'un pieu puisse tuer un tel monstre. En somme, on se moque de ce qui constitue l'image du vampire. Tout n'est finalement que fiction et cette nouvelle adaptation prend plaisir à déconstruire cette mythologie.
Un bon divertissement de série B avec un casting audacieux puisque quasiment inconnu du public. Dracula n'est ainsi pas particulièrement le canon de notre époque, mais bien plus celui dans laquelle un certain écrivain a tout inventé.