A Girl in Gaia

Des bonnes intentions, c'est sûr, Arjuna n'en manque pas. Elle en a même tellement à revendre qu'elle vous les solde et vous les vend par packs de quinze. Affaire à saisir. Pour une seule achetée, vous en aurez quarante gratuites (en période creuse). Mais pas seulement, et c'est une chance ! Jugez plutôt : sans le moindre surcoût, vous pourrez aussi profiter d'une réalisation soignée, d'une mise en scène sophistiquée, d'une bande-son sublime et d'un character-design tout ce qu'il y a de plus réussi. Mieux encore : pas de moe, pas de culottes. Le paradis.

En contrepartie, il y aura un prix symbolique à payer. Oh, trois fois rien, pensez donc : supporter un scénario maladroit, dont les ramifications frôlent parfois le ridicule, et endurer un didactisme bavard qui ne vous laissera pas une minute de répit. En d'autres termes : treize fois vingt-cinq minutes de leçons de morale assénées à coups de marteau-piqueur.

Bon, d'accord, c'est peut-être un peu éprouvant. Tout à fait entre nous, il y a même de quoi perdre patience, souvent. Voire de quoi avoir envie de jeter l'éponge.

Seulement voilà, l'animé met le doigt où ça fait mal, très mal. Quelques quinze ans plus tard, son propos est toujours cruellement d'actualité, et plus alarmant que jamais. Aussi éreintantes que soient ses longues litanies de reproches et de mises en garde, impossible de les rejeter en bloc tant elles sont, qu'on le veuille ou non, légitimes, justifiées et, avant toutes choses : nécessaires. Hélas, à trop vouloir être explicite, la série n'arrive pas à intégrer son discours de manière naturelle, et sa trame narrative s'en trouve réduite à servir de prétexte à d'interminables séquences de dialogues, aussi pesantes qu'artificielles.

Une série d'utilité publique, formellement très réussie, mais qui épuise plus qu'elle ne sensibilise.