OK Choral

Après les blockbuster See et Willow et la consécration Severance, la question est posée de savoir si Apple TV a rattrapé les mastodontes que sont Netflix et Prime sur le marché sériel.

Je me lançais dans Echo 3 avec cette idée en tête, ainsi que le souvenir de ma critique sur la "patte" de Netflix et de Prime, qu'on commence à connaître.

https://www.senscritique.com/film/the_contractor/critique/268007635

Y a t'il donc une "patte" Apple TV ?

Bambi est le beau frère de Prince, un riche héritier faisant une brillante carrière militaire. Quand la femme qui les relie est enlevée dans la jungle colombienne, les deux soldats surentrainés n'ont d'autre choix que de prendre à nouveau les armes. Çà va chier.

Voilà quel serait le synopsis si on était chez Netflix. Il y aurait beaucoup de budget, des explosions de partout, des couleurs rouge-orangé en fond et un héros sous stéroïdes qui ne peut pas mourir.

Mais chez Apple TV, on se veut plus smart. Du coup, Echo 3 s'éloigne de cet action man classique des années 80 et se rapproche de la série politique et du drame intimiste entre ce trio de personnages qui se révèlent pourtant très américains.

Histoire : 3/10

Echo 3 se veut smart, mais ce n'est pas pour autant qu'il s'agit d'une série intelligente.

En essayant de coller le plus possible à la réalité (le scénariste est celui de Zéro Dark Thirty), l'histoire développée est assez absurde, et ce dès son point de départ : le femme en question a été enlevée par erreur, et c'est à cause de la testostérone de nos deux zygotos qui trucident la moitié du pays que son cas s'aggrave.

Le découpage en chapitres est assez décousu, car on voit bien qu'on essaie de complexifier une histoire assez simple et bourrine qui va d'un enlèvement à une libération.

Personnages : 5/10

Echo 3 se veut smart, mais Echo 3 est une série profondément américaine. Elle n'échappe à aucun poncif du genre, que ce soit l'habituelle autocritique virant au masochisme d'un pays qui adore se regarder le nombril ou la course à la quéquétte de qui va pouvoir ressembler le plus à John MacLane.

On a beau essayer d'intellectualiser le tout, les personnages habituels débarquent : le traitre, l'espion, l'alcoolique, le traumatisé par la guerre, le patriote, le narcotraficant, la gente dame à sauver, la badass...

Réalisation : 6/10

Echo 3 se veut smart, et se révèle quand même assez moderne.

Alors OK, on est sur la thématique éculée de l'impérialisme américain, mais en prenant le temps de développer ses personnages et leur psychologie, en expliquant un peu plus les tenants et les aboutissants politiques en jeu que ce qu'on a l'habitude de voir, la série reste prenante et rappelle parfois la meilleure époque de 24H chrono (sur le fond).

La direction des acteurs n'y est pas pour rien, et ce choix de tourner en extérieur se révèle payant. Le font vert d'Echo 3, c'est la jungle poisseuse, et çà se voit. Les acteurs en chient, et Luke Evans est physiquement impressionnant dans un trio très crédible.

Echo 3 se veut smart, mais Echo 3 part d'un trop mauvais matériau de base pour dépasser la moyenne. Ne sachant jamais sur quel pied danser entre l'action man pur des années 80 et le thriller moderne psychologique et intimiste, il accouche d'une première saison batarde, où on aimerait parfois que çà canarde un peu plus et que çà discute un peu moins. Dans le genre, je lui préfère mille fois la version Prime de Jack Ryan ou le vénère Tyler Rake de Netflix. Ou alors, soyons fous, relançons 24H !