Eden of the East par Ninesisters
J'avais énormément entendu parler de Higashi no Eden avant de m'y lancer, un titre attendu avant même sa diffusion car signé Kenji Kamiyama, un des grands pourvoyeurs récents d'animes de qualité ; d'aucuns diront qu'il maintient la barre haute pour de simples séries télédiffusées. Dans une période où quelques mauvaises langues critiquent la production d'animation, il est un peu considéré comme le messie. Même moi qui ai tendance à douter des titres trop « hype », je ne pouvais que m'enthousiasmer devant la perspective d'une nouvelle réalisation de sa part, et je n'ai pas été déçu.
Derrière un début un peu stupéfiant (pour le moins), se cache une trame complexe, ou plus exactement des idées très originales, et une sorte de complot qui sera dévoilé aux spectateurs tout au long des 11 épisodes que compte Higashi no Eden. Je n'en dirais pas trop afin de vous laisser le suspens, mais j'ai trouvé cela très bien pensé, même s'il apparaît vite que la série ne sera pas suffisante pour couvrir l'intégralité du scénario, qui appelle une suite en préparation ; cela m'a un tantinet frustré, quand même. Les concepts sont intelligents, nous retrouvons de nombreuses références cinématographiques (tout comme dans les précédents animes de Kamiyama), l'ensemble se suit frénétiquement, tant j'ai été captivé par le scénario. Il n'y a que le traitement du « Higashi no Eden » que j'aurais des reproches à faire : son importance dans l'histoire reste flou, ainsi que ses applications dans le dernier épisode... Un détail amusant à noter dans cette série : quelques protagonistes parlent sans sourciller de l'élimination des NEET (Not in Education, Employement nor Training), des « parasites sociaux » ; je me dis que cela ne pourrait se faire qu'au Japon, car je crois qu'une œuvre en France qui parlerait (même au conditionnel) de la suppression des RMIstes et des chômeurs causerait un véritable scandale.
Production IG oblige, cet anime se montre au top niveau en ce qui concerne animation et graphisme, le générique d'Oasis est agréable à écouter même si j'ai trouvé le reste de l'OST plus anecdotique. Le chara design, quant à lui, donne un aspect moins sérieux que dans les précédents travaux de l'auteur/réalisateur, ce qui n'est pas déplaisant.
A ce propos, si je devais faire un parallèle avec Seirei no Moribito (même réalisateur), j'ai apprécié le côté « moins parfait » de Higashi no Eden. Seirei no Moribito est un anime presque trop parfait, carré et droit, sérieux, sans imperfection, et finalement parfois difficile à regarder. Higashi no Eden se permet volontiers plus de fantaisie, plus de légèreté, et cela peut même virer un peu au délire, avec quelques personnalités atypiques. Et c'est très agréable : malgré le sérieux de ses propos et sa qualité technique, cet anime arrive à ne pas trop se prendre la tête, et celle du spectateur avec.
Higashi no Eden est un excellent anime, sur presque tous les points. Je ne lui reprocherais que quelques aléas dans le scénario, rien de bien important. Pour le reste : c'est du tout bon.