Eden of the East, c’est tellement de choses que je ne sais pas trop par où commencer. D’abord, c’est un thriller, impliquant terroristes, meurtriers, amnésie et technologie qui aurait sa place dans un MGS. C’est aussi une comédie romantique avec un héros louche, une étudiante avec plus de problèmes qu’il n’y paraît, un club de joyeux larrons qui essayent de la joindre sans succès, et plein de bonnes idées qui vendent un peu de rêve (je veux mon centre commercial). C’est également une critique sociale avec des NEETs et des sales riches.
Marier tous ces éléments, c’est compliqué. Le mélange est réussi dans les premiers épisodes (remercions notre héros multi-tâche, qui passe de la recherche de sa mémoire et l’analyse de son téléphone super bizarre à une discussion sur les films avec une étudiante en 10 secondes), mais moins par la suite : le côté thriller prend le dessus, l’héroine perd de son screentime au profit d’autres persos pas aussi intéressants qu’elle (le pire étant la salope aux cheveux bleus).
Heureusement, il y a le club, qui m’a agréablement surpris et permet à l’anime de garder son ambiance light. Le type planqué dans l’armoire est marrant comme tout, Osugi est pathétique, le NEET est attachant, et Micchan est moe HNGHNRGH mon coeur. Il y a une vraie alchimie entre les deux protagonistes. Les personnages sont tous réussis vu la durée de l’anime, à une ou deux exceptions près, et sont mis en valeur par plein de bonnes idées dans la réalisation, qui est un des meilleurs points de l’anime. C’est beau, les arrières plans en envoient, les musiques sont bonnes, la mise en scène montre juste ce qu’il faut sans trop en faire et laisse le spectateur réfléchir, le style est réaliste mais pas trop. Il y a notamment une scène superbe dans l’épisode 11.
C’est bien écrit, mais le scénario en lui-même ne tient pas vraiment debout. Même en partant de l’idée que le téléphone du héros marche au Ta Gueule C’est Magique, il y a des incohérences, le rôle d’EOTE dans l’histoire est confus, les deux épisodes du Johnny Hunter n’apportent rien à l’histoire. Il y a pourtant de bonnes idées, l’histoire fait intervenir beaucoup d’éléments et c’est passionnant de reconstituer le puzzle et voir les pièces s’emboiter. Mais certains choix restent douteux, et la raison pour laquelle le protagoniste a perdu la mémoire est décevante.
Eden of the East vaut tout de même largement le coup, ne serait-ce que pour son ambiance géniale, sa réalisation (qui a un côté occidental appréciable) et la romance réussie, mais mieux vaut ne pas placer trop d’espoirs sur le côté thriller, attirant au début mais qui retombe un peu comme un soufflet par la suite. Takky est mieux en gentleman qu'en Jack Bauer.